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Merci pour ta chronique ça a l'air vraiment bien
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Il y a une semaine, Jade arrivait à la MAF (Maison d'arrêt de femmes). Elle quitte le quartier des nouvelles arrivantes et va intégrer sa cellule définitive. Elle est accueillie par Florence et Mayam qui font partie de Pluri'elles, un groupe de détenues qui, ensemble, cherchent à améliorer les conditions de vie en prison. Un projet unique en France, initié par Médecins du monde, dans lequel Jade décide de s'investir.
Après "Putains de vies !" (paru en 2019 et réédité ce mois-ci), Muriel Douru répond à une nouvelle demande de Médecins du Monde. Elle crée une fiction qui a pour objectif de découvrir la vie des femmes en prison. Elle a mené une longue enquête et a construit son récit à partir des nombreux témoignages reçus. Au travers de l'histoire de Jade, on suit un véritable documentaire sur les conditions de vie des détenues, le rôle des surveillantes, les activités...
La question de l'éloignement, la santé physique et mentale, les demandes pour améliorer le quotidien, la crainte du retour à la liberté... De nombreux sujets souvent difficiles sont abordés. Par son dessin doux et paradoxalement plutôt lumineux, Muriel Douru rend la lecture agréable et évite l'écueil du pathos et de la violence montrée.
Cette excellente fiction a une valeur documentaire inédite puisqu'elle met en lumière un dispositif unique. Elle permet aussi de mieux appréhender la vie des femmes en prison et de casser pas mal de lieux communs.
Sujet très intéressant !
On est plongé au cœur d’une maison d’arrêt pour femmes.
De nombreuses problématiques sont abordées.
Un ouvrage qui permet aussi d’éveiller les consciences sur la réalité en prisons pour les femmes.
Même dans le milieu carcéral, les personnes emprisonnées restent des humains.
Elles ont des droits et méritent aussi le respect, l’accès aux soins etc.
Une petite BD remplie d’humanité.
J’ai trouvé ça vraiment très chouette le collectif mis en place.
Géré par les prisonnière elle-même, ça leur permet de s’impliquer, d’avoir un projet qui donne un sens à leurs journées et aussi de passer du temps collectivement plutôt que d’être seule toute la journée.
En bref, j’ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture !!
Cette BD nous fait suivre le parcours de Jade, condamnée à 24 mois de prison pour avoir servi de "mule" entre la Guyane et la métropole, de son entrée à la Maison d'Arrêt des Femmes à sa sortie.
Elle est accueillie par Florence et Maryam, membre du collectif "Pluri'Elles", créé en 2015, sous l'égide de Médecins du Monde dont l'objectif premier était d'améliorer la situation sanitaire des détenues mais qui a été élargi à l'amélioration générale des conditions de vie des femmes emprisonnées, qui représentent environ 3,7% de la population carcérale, souvent marginalisées.
Muriel Douru a écouté le témoignage de nombreuses détenues afin d'être au plus près de la réalité. Elle nous fait partager le quotidien de ces femmes en abordant les thèmes souvent tabou de la sexualité, de la drogue, de la santé, mais aussi celui des surveillantes qui expliquent comment elles conçoivent leur métier. Elle émet aussi des critiques à l'égard de l'extrême lenteur de la justice (attente de jugement depuis 3 ans et incarcération depuis), de la complexité des extractions (sortie escortée de prison pour aller à l'hôpital, au tribunal,..), des conditions de vie déplorables dans certaines grandes prisons comme Fresnes.
J'ai ressenti de la colère lorsque Muriel Douru nous explique pourquoi les femmes ne peuvent pas porter de débardeur même par canicule; devinez!!!!
pour ne pas exciter les surveillants; encore une fois, on fait supporter aux femmes, on les rend responsables de la faiblesse des pauvres petites choses masculines qui ne peuvent réfréner leurs pulsions. C'est le même discours qui prétend que si une femme se fait agresser, c'est parce qu'elle l'a cherché en portant des tenues affriolantes!!!!
J'ai été surprise de constater que le désespoir, la rage, la violence ne sont que très peu évoquées; il semble qu'il y ait un parti pris de l'auteure pour souligner les aspects positifs (sororité, empathie, bienveillance, écoute...) et d'oblitérer les aspects négatifs; cette impression est renforcée par des couleurs claires, lumineuses,du ciel bleu, des espaces ouverts et propres.
Cette BD complète très bien l'étude faite par Elvire Emptaz en 2023, intitulée "Je suis dehors. Quelle vie pour les femmes après la prison?" qui évoque l'après mais également l'enfermement. On y retrouve des points évoqués par cette BD, comme entre autres, la prison comme société dans la société, le choc carcéral mais aussi, paradoxalement en apparence, la peur de sortir, de quitter l'espace protégé que représente la prison pour certaines femmes en butte aux violences extérieures, à l'isolement, au rejet.
Une lecture passionnante, instructive et qui fait réfléchir.
#Sortirdelombre #NetGalleyFrance
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Avec plaisir Kryan; oui, d'autant que le sujet des femmes en prison ou après la prison est un sujet qu'on ne rencontre pas si souvent en BD, en particulier.