"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ce texte d'hommage à Bertrand Tavernier est une magnifique ode à l'amitié entre deux hommes de générations différentes qui se reconnaissent dès leur première rencontre à l'Institut Lumière (que Tavernier présida de sa création en 1982 à sa mort en 2021) puis se tiendront la main jusqu'au bout, le cadet ne cessant d'admirer l'aîné comme un père, puis un grand frère.
Réalisateur, scénariste, producteur, cinéphile passionné, écrivain, d'une curiosité insatiable, fou de jazz et de littérature, acharné d'Amérique tout en restant fidèle à ses racines lyonnaises, d'une liberté de goût et d'allure sans pareille, d'un engagement sans concessions, Tavernier est un ogre.
Il a fait ses débuts comme assistant de Jean-Pierre Melville. Attaché de presse à plein temps de Stanley Kubrick, il lui envoie ce télégramme de démission : « En tant que cinéaste vous êtes un génie, mais un crétin dans le travail ». Autant dire que sa forte personnalité ne le prédisposait pas aux petits accommodements...
Rien ne sert d'égrener ici la liste de ses très nombreux films, documentaires, livres, qui lui valurent couronnes et lauriers dans le monde entier.
Car ce qui fait le coeur de ce livre est autre chose : restituer la mécanique intime d'un être de passion, se placer au plus près de lui, dans les coulisses, comme on filmerait le hors-champ de sa vie et de son image publiques ; montrer la place qui lui revient dans le paysage du cinéma français et dans la redécouverte du cinéma mondial ; analyser à travers lui la source des querelles esthétiques qui continuent de déchirer les grandes traditions de la critique cinématographique en France.
Anecdotes, portraits, scènes vécues, voyages en commun aux Etats-Unis et ailleurs : cet exercice d'admiration, ce « tombeau », cette biographie intime mêlée d'autobiographie, finissent par dessiner une vaste fresque collective, tant la fascination pour un être particulier à ce point avide du monde rejoint ici l'universel.
L'un de mes grands regrets (j'en ai peu) est de ne jamais avoir rencontré Bertrand Tavernier. Parce que j'aime ses films, bien sûr, mais surtout parce que l'homme, l'être humain, me bouleverse. Si j'admire énormément sa culture cinématographique, je suis surtout subjuguée par sa capacité à transmettre, à communiquer, à enseigner sans jamais faire preuve de pédantisme ou de cuistrerie.
Pour toutes ces raisons, je ne pouvais passer à côté du livre de Thierry Frémeaux parce qu'il nous offre un Tavernier présent, proche. Vivant.
Loin d'une biographie classique, le livre de Thierry Frémeaux entremêle biographie et autobiographie, révélant l'indissociabilité des deux hommes unis par une amitié réelle. Par des anecdotes, des souvenirs, des analyses fines de la personnalité de Bertrand Tavernier, l'auteur parvient à tracer un portrait tout en sensibilité et en finesse du réalisateur. Rien d'impudique dans ces pages irriguées de tendresse et d'admiration, mais un hommage vibrant à un homme qui nous manque désormais.
Thierry Frémeaux nous restitue Bertrand Tavernier tel que nous l'imaginons, tel que ses films nous le révèlent, avec ses enthousiasmes, ses colères, son sens de la justice et son humanité bienveillante. Et, oui, après cette lecture je l'aime davantage.
Un très beau titre pour ce texte hommage de Thierry Fremaux à Bertrand Tavernier. Ce titre est emprunté à Frédéric Dard, qui témoignait, à travers cette phrase, de son désarroi après la disparition de sa fille.
Cinéphile, j'ai beaucoup apprécié le travail au cinéma de Bertrand Tavernier, des souvenirs de rencontres lors de la sortie de ses films et sa gentillesse, culture. Quelquefois et même souvent, nous n'avions pas envie de l'arrêter car il était si passionné, passionnant. Il parlait si bien du cinéma, de sa passion pour le cinéma américain, il a aussi été éditeur de textes de westerns à Acte Sud. j'apprécie l'homme aussi et ses engagements sociaux, politiques.
Thierry Fremaux parle de cette amitié de 40 ans, que ce soit lors de leur première rencontre à Lyon, jusqu'aux derniers jours de Bertrand Tavernier.
Ce texte est un hommage sensible, émouvant, au cinéaste, au passeur d'images, au passeur d'anecdotes. Des souvenirs personnels font écho à des souvenirs que j'ai de ces rencontres cinématographiques, littéraires ou lorsque l'on le croisait dans les rues ou dans les théâtres (souvenirs émouvants de l'avoir croisé lors d'un dimanche après midi au théâtre de l'Atelier, lors de pièces hommages à Duras).
Thierry Frémaux parle très bien du manque de cet homme laisse aprés son départ et de son amitié, il va beaucoup manqué au monde du cinéma et de l'édition.
Ce texte donne envie de revoir ses films, les documentaires qu'il avait fait, ou les films dont il parlait si bien, que ce soient des chefs d'œuvre ou des séries B, relire ses dictionnaires et les textes édités par sa collection à Actes Sud.
#Sinousavionssuquenouslaimionstantnouslaurionsaimédavantage #NetGalleyFrance
Il y a des rencontres qui changent une vie….Thierry Frémaux, aura la sienne « chamboulée » par Bertrand Tavernier.
Un parcours amical qui influencera une carrière, des choix de vie.
On se plonge avec délice dans la narration des anecdotes autour de ce grand cinéaste, qui a tellement compté pour le cinéma français.
Un passionné, un puits de science cinématographique.
On aimerait tous connaitre une telle amitié. Un très bel hommage qui vous donnera envie de voir ou revoir de nombreux chefs d’œuvre, qu’ils soient de Bertrand Tavernier ou d’autres grands réalisateurs.
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