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Le présent volume, qui réunit les principaux spécialistes français et étrangers travaillant actuellement sur le reportage, rassemble vingt contributions issues du séminaire de Nanterre. Il s'est doté d'une composition en trois grandes parties qui mêlent études de cas et études d'ensemble, domaine français et anglo-saxon, approches diachroniques et synchroniques.
La première partie, « Fiction or not fiction? », ouvre le débat sur la question centrale du « new journalism » et du « non fiction novel », mal connue en France, bien qu'elle constitue, dans la seconde moitié du XXe siècle, une référence capitale s'agissant des rapports entre roman et reportage. Un débat dont le principal enjeu est celui de la fiction. La question est double: le roman peut-il se passer de la fiction? et, réciproquement, le reportage peut-il en faire usage sans y perdre sa fonction première qui est de transcrire la « chose vue »? Ce qui revient à s'interroger sur les capacités respectives du roman et du reportage à rendre compte du réel, des faits, mais aussi sur l'éclatement des pactes et des protocoles qui ont jusqu'ici permis de les différencier. Par le biais de comparaisons (entre Albert Londres et Jack London), d'études de cas (Hemingway), ou de perspectives chronologiques (de Zola à Claude Simon), les auteurs mettent en perspective la manière dont cette question irrigue l'histoire du roman et perpétue un lien complexe entre la littérature et le journalisme.
Dans la seconde partie, intitulée « Entregenres », le reportage est abordé dans toute son extension, comme un genre multiple qui, du compte rendu d'assises au fait divers, entre en composition avec le roman et ses formes limitrophes (la nouvelle, le récit de voyage, et jusqu'à l'hagiographie). Les auteurs étudient ici l'aventure des textes, selon que le reportage, dans ses diverses formes, inspire le roman ou s'en inspire, entre en composition avec lui par recyclages, réécritures ou « montage », sous l'influence combinée de la presse et du cinéma.
Enfin, la troisième partie, « D'hier à aujourd'hui », adopte une perspective historique, qui de Kessel à Thierry Hesse, en passant par Henrich Boll, Lucien Bodard et le « gonzo journalism », permet d'éclairer comment s'est déplacée au cours du siècle « la ligne de flottaison », pour reprendre l'expression de Jean Hazfeld, entre le roman et le reportage et comment ont évolué les représentations romanesques du reporter.
Le texte de l'entretien avec Jean Rolin, qui s'est déroulé à Nanterre dans le cadre du séminaire apporte, pour finir, un témoignage de première importance sur la raison et la manière d'être aujourd'hui reporter et romancier: comment s'articulent les deux « métiers »? Comment communiquent-ils sans néanmoins se confondre? Quelle temporalité, quelles exigences, quelle écriture les distingue?...
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