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Vers la fin du XIIIe siècle, la pratique d'introduire certains actes par des préambules fait un retour en force à la chancellerie royale française. C'est dans un environnement culturel, politique et linguistique en pleine mutation que les notaires des derniers Capétiens et des premiers Valois créent ces orfèvreries rhétoriques, jadis méprisées par la recherche, aujourd'hui comprises pour ce qu'elles sont : autant de fragments de "miroirs", captant chacun un rayon de la royauté et de l'idée que s'en faisaient les hommes du Moyen Age.
La présente étude des préambules latins et français de la chancellerie royale du XIVe siècle se fonde sur l'édition-analyse d'un corpus de cinq cent quarante-huit textes utilisés dans plus de huit cents actes. Elle envisage l'ensemble des problèmes posés par cet élément particulier de la diplomatique. Sont notamment abordés : la place des préambules dans la production diplomatique et son enjeu pour l'histoire de la chancellerie et de ses membres ; la question des sources, endogènes et exotiques, littéraires et formulaires ; les techniques de rédaction des notaires et leurs évolutions ; le contenu idéologique des textes.
Au fil des analyses émerge une image renouvelée des pratiques d'écriture de la chancellerie royale française. A travers l'adaptation de sources papales et impériales, la francisation partielle, l'effort de rédaction particulier déployé pour certains actes, s'inventent les formules qui se figeront dans les formulaires du début du XVe siècle.
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