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Il se peut que ce soit le privilège de la philosophie de pouvoir faire table rase des pensées anxiogènes et tristes, comme toutes celles qui tournent autour de l'idée (vraie, mais pour un ego pris au piège de la dépendance) qu'i'/ n'y a pas d'amour heureux.
Mais y a-t-il quelque chose de commun entre la philia de la philosophie, qui est amitié partagée et joyeuse, et le don érotique absolu, sacrificiel, où se nouent dans la sombre lumière de la Chose aimée la jouissance et la cruauté, la mort à soi et la divinisation de l'idéal, comme le veut l'amour mystique, et de façon presque semblable, l'amour de l'Art érigé en absolu ? Si tout amour est transgression des limites individuelles, légales et sociales, aller au-delà de la condition humaine se paie d'un prix immense : le sacrifice de ce qui nous y attache, la recherche de l'amitié, de l'amour personnel, du bonheur. Eros ne prend-il pas le visage du désastre, lorsque à suivre ses exigences sans fin, l'ego consent à sa propre perte ?
Par bonheur, en contrepoint, l'expérience philosophique de l'amour oppose son humour et sa profonde légèreté à cette exaltation mystique et/ou érotique, à cette fascination du don absolu de soi, à cette jouissance et cette cruauté qui ont partie liée dans l'exigence d'amour absolu.
Situer l'amour dans le registre de la joie, comme épanouissement de la puissance d'exister, de penser et d'agir, c'est l'ouverture prodigieuse que propose l'Ethique de Spinoza. N'offre-t-elle pas à l'entendement et à la vie, une tout autre possibilité d'amour que celle qui relève de l'ego, du sujet s'asservissant lui-même sous l'empire de la passion ? Ne trouve-t-elle pas son couronnement dans un amour de l'Etre qui fait la communauté véritable des esprits libres ? Nous avons demandé à la sagesse de cet amour (ou de cet humour) philosophique d'accompagner notre parcours semé de pièges et d'embûches, comme Athéna le fit pour Ulysse. La philosophie nous montre avec Aristote et la sagesse de l'amitié heureuse, avec Spinoza et la joie de comprendre et d'aimer, avec Kierkegaard et la séduction musicale, comment l'esprit peut s'affranchir de la pesante servitude passionnelle, devenir libre et léger, - sans se priver du bonheur d'aimer...
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