"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Chaque année, plus de 2 000 hommes, femmes, enfants sont légalement exécutés à travers le monde.
Leur nombre a doublé au cours de ces quinze dernières années. Aveuglés par les exemples de nations socialement avancées ayant aboli officiellement la peine de mort, beaucoup, mal informés, pensent que cette sanction suprême appartient à des temps révolus et à des moeurs en voie de disparition. Il n'en est rien. Au contraire, la peine capitale reste prévue par les législations des plus importantes nations du monde.
Elles représentent à elles seules les neuf dixièmes de l'humanité. Les années 90 ont vu des pays, jusqu'alors abolitionnistes, réintroduire la peine capitale dans leur arsenal judiciaire. Autrefois sporadiques et spectaculaires, les exécutions capitales ont même tendance à se vulgariser. Ainsi, beaucoup de nations organisent des exécutions collectives et publiques. D'autres en assurent la retransmission télévisée.
Les peines millénaires de la décapitation, de la pendaison, de la lapidation, du fouet sont toujours en vigueur aux côtés des techniques nées de l'avancement des sciences : chambre à gaz, chaise électrique, ou encore l'injection mortelle qui émerveille certaines bonnes consciences. Martin Monestier a réalisé ici un travail unique et hallucinant, dégagé de tout a priori philosophique, moral ou politique.
Son enquête dans le temps, l'espace et l'histoire, guidée par la seule objectivité, n'a retenu que les faits, bouleversants dans leur nudité.
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