"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'art pariétal est fascinant. Qui étaient ces artistes d'avant l'invention de l'écriture ? Pour quelles raisons ont-ils peint ces oeuvres ? Comment ont-ils acquis cette maîtrise, ce pouvoir d'évocation dont ils ont imprégné leurs dessins et qui ont conservé toute leur force et leur fraîcheur en traversant les millénaires ? De quoi était faite leur existence ? Peindre avec les lions nous narre la vie d'Ellé, de son enfance à sa mort, au sein d'une tribu de chasseurs-cueilleurs, les cornus, dont elle deviendra l'une de celles et ceux qui peignent les animaux sur les murs. Si Fabien Grolleau s'est évidemment appuyé sur les dernières découvertes scientifiques pour concocter son histoire, c'est bien un souffle romanesque qui court tout au long de cette aventure préhistorique, portée par le dessin doux et poétique d'Anna Conzati, qui signe ici son premier roman graphique pour Dargaud. Marylène Pathou-Mathis, préhistorienne réputée, autrice de L'homme préhistorique est aussi une femme, signera la préface.
Quel merveilleux hasard ! Nous revenons de quelques jours en Ardèche où nous avons eu la chance de visiter la grotte Chauvet 2, une expérience extraordinaire ! Même si c’est une reconstitution, j’ai été soufflée par la beauté, la précision et la pureté des dessins retrouvés dans cette grotte, dessins qui datent de 36 000 ans avant notre ère. Et, de retour à la maison, je découvre la bande dessinée « Peindre avec les lions » qui retrace la vie d’Ellé qui a peint les animaux sur les parois de cette grotte sacrée il y a plus de 35 000 ans.
La coïncidence m’a fait passer un moment savoureux. J’ai suivi le parcours d’Ellé de la tribu des Cornus qui va devenir « Celle-qui-trace », élue des dieux pour révéler les esprits des animaux. J’ai aimé le parti pris de cette bande dessinée : mettre en avant la joie de ces tribus, leurs fêtes, leur solidarité… Un très beau voyage entre le monde des vivants et celui des esprits, le tout au rythme de la nature. A découvrir avec la grotte Chauvet 2 !
À travers les pages magnifiquement illustrées de Peindre avec les lions on parcourt et découvre l'histoire d'Ellé. De sa communauté, ceux qui vivaient il y a si longtemps et qui ont peint et tracé sur les murs, dans les grottes.
La préface porte un message très important.
L'introduction toute en illustration dépeint l'ambiance que l'on va avoir tout du long de la lecture.
J'apprécie beaucoup les planches silencieuses en paroles mais parlantes en images. Ça amène toute une dimension de réflexion, d'admiration, de contemplation et d'interprétation.
C'est émouvant, chaleureux, bienveillant. Il y a un rythme très différent de ce que l'on peut connaître : c'est une autre vie, dans une certaine paix. On découvre leurs légendes, leurs croyances. On parcourt leurs rituels, leurs interprétations de la nature, leurs cérémonies et rites de passage. Dans ce roman graphique les images parlent plus que les mots.
C'est émouvant. Je ne sais pas comment l'expliquer mais c'était émouvant. De suivre la vie d'Ellé et d'apercevoir des morceaux de vie de toutes ces personnes, de ces villages, leur mode de vie et croyances. D'être témoin des existences de tous ces animaux qui ont vécu il y a des millénaires. C'était comme une fenêtre sur le passé, qu'on a rarement l'occasion de voir et encore moins sous cet angle. Y transparaît l'importance de l'art à travers les âges. Il y a un côté contemplatif. C'est mystérieux. On peut aussi admirer de beaux paysages non altérés par l'Homme.
Les paysages, la faune et la flore. Les couleurs, vives, parfois plus pâles. Ces lieux et cette histoire reflètent la vie. Ça regorge de vie et de Vies.
On s'attache à Ellé, et pour terminé je vais la citer : "Chaque nouvelle chose entrevue était une source infinie de rêverie et un défi pour mon œil et ma main".
Ça a été une expérience de lecture particulière et définitivement différente. Une belle découverte. Que je recommande vivement.
Alors que Yul vient de tuer sa proie, Esmé, sa compagne, met au monde Ellé.
La petite fille naît au sein de la tribu des Cornus, chasseurs-cueilleurs au cœur de la préhistoire, ou Néandertal et Sapiens se sont croisés.
Yul apprendra à sa fille le monde des esprits, les légendes qui bercent les croyances des peuples au rythme d'une nature rude mais riche. Puis après lui son maître traceur pourtant... différent.
Ellé voit, entend, apprend. Elle sera une traceuse, une de celles qui voit le monde des esprits, des animaux totems, et qui sait en restituer l'essence grâce à ses mains et son esprits sur les parois des grottes sacrées.
Pour raconter l'art pariétal et tenter d'imaginer la vie de nos tout premiers ancêtres, on peut sortir de l'image boueuse et grise de La Guerre du Feu.
Ici, Fabien Grolleau et Anna Conzatti nous romancent, en se basant sur les dernière découvertes en matière d'archéologie, ce qu'aurait pu être la vie de ces hommes et femmes nomades ouverts sur un monde sauvage luxuriant, aux balbutiements de l'art et du spirituel, aux légendes ancrées dans la terre et la faune, imprégnés par leur environnement et leurs songes si vivants.
Ellé sent, voit, écoute. Le don de ces premiers artistes lui a été offert et elle en fait don à son tour à sa communauté, dans un récit qui peut rappeler par certains aspects celui d'Ayla de Jean M.Auel.
Le récit de la vie de cette femme forte, impliquée, pleine d'abnégation tous sens en éveil est des plus plaisants, aussi grâce au dessin d'Anna Conzatti, lumineux et coloré plein de délicatesse qui m'a vraiment enchanté !
Au rythme des apprentissages, épreuves et joies d'Ellé, on découvre un monde sauvage en plein essor ou la faune et la flore s'apprivoisent par l'écoute, l'observation et la naissance de ces artistes de premiers âges.
Raconter, imaginer comment les parois de la grotte Chauvet ont pu se retrouver ornées des premières œuvres d'art de l'humanité était un beau défi à relever, et c'est une lecture lumineuse et passionnante qui en résulte.
« Ne pleure pas, Ellé. » Comme mes pleurs semblent loin, tant d’années ont passé. Tant de pluies ont coulé sur mon visage depuis.
Lecteur, pars avec moi à la rencontre des premiers artistes de l’humanité. Nous allons suivre Ellé, Née dans la tribu des cornus, elle a un destin hors du commun, car elle voit les « traces », et donne vie sur les murs des grottes à des fresques qui racontent l’histoire du monde. De sa naissance à la fin de sa vie, nous allons parcourir avec elle un monde où l’art et la spiritualité se rejoignent.
C’est une lecture qui joue énormément sur le visuel, on contemple les dessins, on entraperçoit les esprits à travers les songes et les visions, et c’est beau. En racontant toute la vie d’Ellé, nous la voyons se transformer, s’affirmer et évoluer, et j’ai apprécié le rôle donné aux femmes et la façon dont elles sont mises en scène dans cette histoire. Il y a dans le graphisme quelque chose de séduisant et de fascinant même si les ellipses temporelles empêchent parfois de réellement s’attacher aux personnages.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !