Je dois à la confiance que n'a cessé de me prodiguer Fadiey Lovsky depuis que nous nous sommes rencontrés, en 1968, d'apporter aujourd'hui quelques lignes d'introduction à ce grand et beau livre. Grâce soit rendue au ciel pour cette profonde méditation sur l'Église. Loin de toute prétention scolaire ou didactique, elle se présente à nous comme un témoignage vivant, l'aboutissement de son expérience et de sa pensée et en quelque sorte comme le testament de toute une vie.
Nul théologien, à ma connaissance, n'a perçu autant que lui et démontré avec autant d'insistance le lien entre l'unité de l'Église et le rapport de celle-ci avec Israël. Il a fait sienne la question lancinante qui hantait Karl Barth : « La question décisive n'est pas :
Que peut être la Synagogue juive sans Jésus-Christ, mais bien : qu'est-ce que l'Église aussi longtemps qu'elle a en face d'elle un Israël qui lui est étranger et qui s'oppose à elle ? » Et il a conduit cette intuition jusqu'au bout : que deviendrait l'Église si elle continuait de perdre des membres pour s'assurer d'être plus pure ? Le Christ, qui doit tout rassembler, la reconnaîtra-t-il à l'heure de son retour ? La méditation sur l'Église ne se clôt pas sur un ensemble de certitudes acquises mais sur l'attente de Celui qui viendra tout rétablir dans l'unité.
Bernard DUPUY O. P.
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