"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Qui fut François Villon (1431-apr. 1463)? Un vagabond, un étudiant, un voleur, un «mauvais garçon»? Telle est en tout cas l'image qu'il a laissée, transmise même, puisque tel il se décrit à travers sa poésie. La réalité est peut-être en partie différente. Les documents d'archives qui nous sont parvenus, et qui sont ici reproduits, laissent planer le mystère. Si Villon connaît le langage des «coquillards», son appartenance à cette organisation de malfaiteurs reste incertaine : le (passionnant) rapport d'enquête sur la bande procure une liste de ses membres et décrypte leur argot, sans jamais citer notre homme.
Si l'on met de côté la légende, reste la poésie, faite d'interrogations et d'inquiétudes, de mélancolie et de nostalgie : une danse de vie et de mort. Considéré comme le premier poète moderne, Villon aime jouer avec les langues, et il les connaît toutes : celle des cours, dans lesquelles il fut reçu, celles du peuple et des métiers, l'argot et les proverbes. Il se les approprie, les détourne, en fait surgir la fragilité et la beauté. Encore faut-il pouvoir y accéder. Une traduction en français moderne figure ici en regard du texte original.
Dès le lendemain de sa disparition, Villon fut augmenté, imité, réinterprété, réinventé et célébré par ses lecteurs, et notamment par les écrivains. Un choix de textes (et d'illustrations) propose donc, sous l'intitulé «Lectures de François Villon», les échos de la fortune du poète du XVe au XXe siècle.
Toute la poésie de Villon rassemblée dans un livre de poche. Une merveille pour moi qui ai découvert le poète il y a plus de cinquante ans...
Il paraît que l'œuvre de Villon est courte, moins de trois mille cinq cent vers, aussi courte que sa vie, puisqu'il disparaît vers l'âge de trente ans, sans qu'on sache ce qu'il est devenu... Mais quelle richesse !
L'édition est "bilingue" : textes en vieux français de l'époque du poète et en français moderne. Elle est également très documentée, avec une chronologie détaillée et de très nombreuses notes. Un ouvrage de référence donc.
Quelques citations, excluant les poèmes les plus connus.
"Aimez donc tant que vous voudrez,
Participez aux réunions, aux fêtes,
Vous n'en vaudrez pas mieux à la fin,
Vous ne ferez qu'en perdre la tête."
(Double ballade continuant le premier propos)
"Hommes perdus, dépourvus de raison,
Dénaturés, privés de connaissance,
Hors du sens, emplis de déraison,
Fous égarés, pleins d'inconscience,
Qui agissez contre votre vie"
(IX. Autre ballade, ou ballade du bon conseil)
"Je suis François, cela me pèse,
Né de Paris, près de Pontoise,
ET d'une corde d'une toise
Mon cou saura ce que mon cul pèse."
(XIV, quatrain)
"Détrousseurs,
Qui en tout temps,
À l'auberge, faites des avances
À la bonne bouteille
Et sur le soir
Délestez les pauvres niais ;"
(Ballade III)
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2023/11/16/oeuvres-completes-de-francois-villon-chez-folio-classique/
ce long testament, sans commentaire ni explication, laisse perplexe
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !