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ODO YAKUZA TOKYO est le récit photographique intimiste d'un photographe belge, illustrant la sous-culture impénétrable du crime organisé japonais : les Yakuza. Pendant deux ans, Anton Kusters a documenté l'intérieur de la famille Shinseikai qui contrôle Kabukicho, le célèbre quartier chaud au cour de Tokyo : des funérailles, camps d'entraînement secrets et réunions d'affaires aux tatouages couvrant tout le corps, rien de cette énigme japonaise des temps modernes que sont les « Yakuza » n'est laissé dans l'ombre. La sensation d'une tension sous-jacente tout à la fois subtile et puissante nous rappelle sans cesse que ce monde ne peut se voir à travers le prisme du bien contre le mal, du blanc et du noir. C'est simplement l'humanité dans ses innombrables nuances de gris.
Nul autre photographe de mes connaissances n'était mieux à même de l'illustrer qu'Anton Kusters. Oui, un Occidental qui sera observé et traité avec circonspection. Et pourtant un homme auquel les Yakuza finiront par faire confiance en lui permettant d'accéder à leurs activités les plus privées. Oui, Anton a trouvé le juste « milieu » entre, d'une part, l'emprise totale des Yakuza sur son approche et, d'autre part, sa propre intégrité artistique débarrassée de toute restriction. Comment y est-il parvenu ? En combinant sa personnalité maîtrisée et sa vision. Une vision faite d'un style artistique au service d'une intégrité totale. Sans entrer cependant en conflit avec les Yakuza qui auraient traité toute trahison avec sévérité. Ces photographies nous amènent donc à percevoir l'omniprésence des Yakuza, celle-là même qui fonde leur puissance occulte, mais aussi leur vision d'eux-mêmes, c'est-à-dire d'honorables personnes dans les multiples facettes de la société japonaise traditionnelle, en termes d'organisation, de relations personnelles et de progrès. Anton Kusters devait tenir compte de toutes ces dimensions et, dans le même temps, jouer sa propre partition. Ce qui ne manque pas d'audace.
- David Alan Harvey, Magnum « Dans l'hôtel bar à Niigata, je commence seulement à comprendre par petites touches l'interaction sociale très subtile qui est à l'ouvre, les expressions à peine perceptibles sur les visages, les gestes, les voix et les intonations, le langage corporel. Comme lorsque le bar est évacué pour permettre au parrain de venir y boire son café en toute tranquillité : tout semble strictement organisé mais de la manière la plus naturelle du monde. Curieusement, personne n'a à me dire ce que je dois faire, où m'asseoir, quand parler ou quand me taire. Tout se passe comme si je sentais littéralement les limites à ne pas franchir, les attentes implicites et que j'apprenais lentement quand je pouvais avancer et quand il valait mieux me tenir en retrait. Assis à la table, scruté par un garde du corps, j'ai la sensation très réelle de marcher sur des oufs. » - Anton Kusters
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