Comment prétendre à l'amour ? Comment comprendre ces « Mystérieux moments quand... / Peut-être que... Quelqu'un m'aime » ? Pour cela, il faut l'écoute, le partage, s'offrir à l'autre mais rien n'est acquis avec facilité. Si l'amour est grand, l'amour est féroce. Mais Alain Crozier « connait la couleur / De la guérison / Depuis quelques temps ». Et malgré cela, il a « Encore besoin / D'être placé sous respiration artificielle. ». On le percevra cet ouvrage, s'il se veut sérieux, mélange le paradoxe de l'amour, celui de la grâce et celui de la dérision. Pourtant « Une histoire / Qui se ferme / Sur une faim / Entre ciel / Et montagne, / L'aventure avait pris de l'espace. / La lune est revenue / Trop tôt. ». Il faut être là au moment ultime, celui de la fusion, de la rencontre, du bonheur qui s'ouvre. Dans cette « Nuit Marine », tout se cherche et se trouve, puis se sépare. Les mots ont cette inconstance de l'amour, car « On s'est souvent manqué, / Surtout moi. », écrit le poète avec lucidité. Est-ce le rêve d'une seule nuit ou de toutes les nuits ? Alain Crozier n'a pas la réponse mais il montre que « Quand des corps s'aiment, / L'écorce sème... ».
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