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Dans une série de 42 dessins et lavis à l'encre, Catherine Ernst s'est livrée à une exploration minutieuse de paysages imaginaires tirés du ventre de la nature : forces telluriques et flux de lumière s'y croisent pour donner aux plissements des sols la fluidité des lames, aux souffles des bourrasques la densité du granit. Des espaces où le temps se donne à voir en des formes et des rythmes fusionnant l'immuable et le transitoire. C'est un condensé de mémoire qui veut dire aux humains de quel devenir ils sont faits et encore à faire. Si l'on se sent pris de vertige devant les abîmes du visible et de l'inconnu, ce monde lève aussi le voile sur les richesses et les saveurs promises à ceux qui oseront se mesurer au réel dont ils ont leur part dans cette démesure.
C'est le réel, précisément, en ses différentes couches, que Michel Butor s'emploie à extraire des oeuvres de Catherine Ernst comme d'une mine. Et en effet, des profondeurs de ces paysages apparemment vierges de toute trace d'activité sinon de Mère Nature elle-même, le poète rapporte des minerais dont l'alchimie verbale révèle toute la diversité et permet une classification guidée par une approche de type encyclopédique. Dès lors, le regard du contemplateur devenu lecteur est amené à observer les paysages dans leur épaisseur géographique, historique, culturelle, biologique, voire économique, à voyager dans le temps et dans l'espace, à apprivoiser (ou enfanter) ainsi sa propre démesure dans le miroir des mots et des images.
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