Pendant longtemps, le Second Empire eut mauvaise presse. Depuis quelques années toutefois, les historiens relisent cette période, notamment à travers les nombreux volumes de Mémoires de l'époque. Parmi les observateurs de cette société, le comte Horace de Viel Castel (1802-1864) occupe une place à part.
Auteur de quelques romans historiques et de pièces de théâtre, Vieil Castel a fait l'essentiel de sa carrière dans l'administration des Beaux-Arts. Comme secrétaire général du Louvre, il fut le bras droit de Nieuwerkerke - l'amant de la princesse Mathilde et l'officieux ministre de la Culture de Napoléon III. Bien placé pour observer le nouveau monde impérial (tant aux Tuileries qu'à Compiègne ou à l'Opéra), Viel Castel dresse la plus éblouissante galerie de portraits-charges du monde politique et du monde des affaires.
Viel Castel fustige la course aux places, les intrigues politiques, les affaires financières, les moeurs un peu particulières des uns et des autres. Les notes qu'il prit pendant vingt ans furent publiées bien après sa mort, firent aussitôt scandale et lui valurent le surnom de " Fiel Castel ".
Autour de Napoléon-le-Petit gravite un monde qui aime la richesse jusque dans le mauvais goût et qui cache mal, derrière une façade de morale bourgeoise, un frénétique appétit de vie. Viel Castel est sans pitié pour cet amas de nouveaux riches et plein d'indulgence pour l'Empereur qui gouverne la France d'une main plus que ferme : " L'Empereur, au milieu de sa cour, de ses ministres, de ses conseils, de son Sénat, est comme un diamant tombé sur un étron. "
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