L'importance du collectionnisme comme phénomène intellectuel et social est aujourd'hui reconnue; de nombreux travaux ont tracé les grandes lignes de son histoire, illustré ses origines et célébré ses succès les plus éclatants.
Le moment est sans doute venu de s'attacher à des analyses plus fines ou des exemples moins prestigieux, dans le cadre relativement restreint d'études régionales. Le sud-est de la France (vallée du Rhône, Provence, Languedoc) représente de ce point de vue une zone privilégiée, du fait, en particulier, de la proximité de l'Italie.
Les collectionneurs trouvent en effet dans ce pays à la fois des oeuvres à acquérir, des modèles à imiter et des références pour l'étude des monuments antiques. D'où le rôle essentiel joué par Lyon, cité des bibliophiles, étape obligée du "voyage d'Italie" et capitale intellectuelle dont le rayonnement ne doit pas, néanmoins, faire oublier l'importance de Nîmes, d'Avignon, de Montpellier, d'Aix-en-Provence ou de Toulouse.
Le lien entre collection et mécénat n'est pas obligatoire: si certaines collections se sont pérennisées à travers des fondations ou des donations (Grasse, Marseille), d'autres furent irrémédiablement dispersées. Mais l'amour de l'art n'est pas la seule motivation du mécénat, comme le montre l'étrange histoire de la fondation Berliet à Sénanque.
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