"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un regard d'enfant sur la rafle du Vel d'Hiv' Max a un poisson rouge ! C'est sa récompense : à l'école, il a reçu un prix d'excellence. Max a aussi une étoile jaune sur la poitrine. Il la trouve jolie, mais ses camarades se moquent de lui et disent qu'elle sent mauvais. Il ne comprend pas pourquoi. Comme il ne comprend pas cette histoire de rafle dont parlent ses parents. Ils disent qu'elle aura lieu demain, mais c'est impossible : demain, c'est son anniversaire ! Il sait déjà que sa soeur lui a fait un cadre en pâte à sel et il espère que ses parents lui offriront un second poisson...
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Max a 7 ans encore pour quelques jours et attend son anniversaire avec impatience. Malgré les tickets de rationnement, il sait que sa mère a économisé les oeufs et la farine pour son gâteau. Peut-être même que sa soeur lui a préparé un cadeau.
Mais le jour-dit, ce sont les gendarmes français qui arrivent et les emmènent, sa famille et lui. Sauf son poisson rouge. Max est bien triste de n’avoir pu amener son poisson reçu à son école pour ses excellents résultats.
Sophie Adriansen nous raconte en chapitres courts l’histoire de Max, à sa hauteur. Il ne comprend pas forcément tout ce qui lui arrive.
Des explications, en fin de roman, aident à mieux comprendre et remettre les événements dans leur contexte.
L’avis de mon Couassous qui l’a lu avec son école : il n’y a pas de moments joyeux. La fin est terrible pour les parents du petit garçon. J’ai appris qu’il y avait eu la Rafle du Vel’ d’hiv’.
http://alexmotamots.fr/max-et-les-poissons-sophie-adriansen/
Max est juif. Il vit à Paris avec ses parents et sa grande soeur Hélène. En pleine occupation, il raconte avec ses mots d’enfants sa fierté d’avoir reçu un prix d’excellence à l’école et le poisson qu’on lui a offert pour l’occasion, mais aussi le port de l’étoile jaune, les insultes qui s’en suivent, les tickets de rationnement, les mots et les peurs d’adultes qui lui sont étrangers, l’excitation de ses huit ans à venir…
Quand la rafle survient, c’est d’abord à son poisson qu’il pense, laissé tout seul dans l’appartement familial.
Emmené au Vél d’hiv, Max évoque à mots doux la peur, la saleté. Mais le jour de ses huit ans est arrivé, il ne peut rien se passer de mal ce jour-là non ? Lui espère un second poisson comme cadeau d’anniversaire.
C’est un petit poisson argenté qui se déplace sur le sol, qui va attirer le regard de Max dans un recoin isolé du stade. Happé par des bras inconnus, passé à travers les barbelés et livré comme un paquet à une dame inconnue dans une voiture, Max ne comprend pas ce qui lui arrive. Tout ce qu’il voit c’est qu’il est séparé de sa famille, qui doit s’inquiéter pour lui.
Emmené à la campagne dans une maison où vivent déjà d’autres enfants « sauvés », il change de nom, se fait des amis et est traité avec amour pour une famille de substitution.
A la libération, certains de ses copains retrouvent leurs proches. Max ne trouve pas les noms espérés sur les listes à Paris, il retourne alors dans sa famille d’accueil, enfant sauvé mais pour quelle vie…
Un joli roman bien triste mais tout doux, qui dit la dureté de l’occupation et du sort des juifs, à travers les yeux d’un enfant qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Une façon d’évoquer en famille ce moment historique.
https://mesmotsmeslivres.wordpress.com/2016/11/16/max-et-les-poissons-de-sophie-adriansen/
En récompense de son prix d'excellence, Max a reçu Auguste, un poisson rouge. Un poisson rouge tacheté de jaune, comme lui. Depuis qu'il s'est fait recenser, il porte une étoile jaune sur la poitrine. Max la trouve belle son étoile mais depuis qu'il la porte ses camarades de classe sont méchants avec lui.
"- Regardez le youpin avec son étoile de mer!
François m'a lancé en riant :
- Ça pue, une étoile de mer! T'aurais pu te rincer!"
A la veille de son anniversaire, les adultes parlent d'une rafle qui aurait lieu le lendemain. Max ne comprend pas ce mot, alors il le cherche dans le dictionnaire. Mais non demain c'est son anniversaire. Il a demandé un poisson pour tenir compagnie à Auguste et il sait que sa soeur lui a préparé un cadeau. Demain c'est jour de fête.
Dans ce roman jeunesse, Sophie Adriansen nous parle de l'horreur, de la rafle du Vel d'Hiv, cet épisode si sombre de notre histoire lors duquel des familles juives ont été arrêtées, parquées au Vélodrome d'Hiver avant déportation. Mais elle le fait de façon touchante, émouvante , en nous faisant vivre ce drame, à travers les yeux d'un enfant de huit ans. L'horreur n'y est jamais décrite directement, elle est juste suggérée ce qui la rend encore plus forte. La naïveté enfantine avec laquelle Max vit les événements nous touche au plus profond. L'innocence de l'enfance face à la barbarie des adultes.
Tout livre qui explique aux enfants et rappelle à leurs parents, les ravages que peuvent causer la haine de la différence, l'horreur qu'elle peut engendrer est le bienvenu. Sophie Adriansen, nous livre ici un livre plein de pudeur et d'intelligence qui devrait être étudié en classe. Un très beau point de départ pour une discussion en famille sur la différence. Et que c'est utile en ce moment où tous le fanatismes, les racismes, le nationalismes sont de plus en plus présents. Un beau roman pour rappeler aux enfants et à leurs parents les horreurs passées. C'est malheureusement nécessaire tant l'être humain semble dépourvu de mémoire.
"On s'entasse. je n'ai plus revu Daniel. Je ne sais pas ce qui se passe, mais j'ai peur. Parce que papa, maman et Hélène ont peur eux aussi. je le sens. Et quand les grands ont peur, c'est comme une couverture toute râpée par laquelle passe le jour : ça ne protège plus de rien."
Il est heureux, Max : demain il aura 8 ans et ce sera la fête. Son cadeau ? Un compagnon pour auguste, son poisson rouge. Oui Max est heureux, même si c'est la guerre, même si l'étoile qu'il porte suscite des moqueries. En 1942, il n'y a pas d'insouciance pour un petit garçon juif... même le jour de ses 8 ans.
Sans pathos mais avec un respect infini, Sophie Adriansen, en offrant sa voix à Max, se place à la distance la plus juste pour que le récit prenne toute sa force. Les interrogations, les incertitudes, la peur et l'opacité du présent sont délicatement suggérés à travers ce point de vue bouleversant.
Un roman qui dit l'absence irréversible, la cruauté des hommes et la douleur de la mémoire. Un roman à lire et à faire lire encore et toujours, pour que les enfants d'aujourd'hui tendent la main à Max.
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