"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans la cellule 203, ils sont quatre : Jacky Coutances a probablement tué trois de ses amoureuses ; Sergueï Kazmarek a rendu hémiplégique une jeune mariée ; Pierre-Marie Poupineau a un goût immodéré pour les petits enfants. Et Sébastien Biche, instituteur fragile, a, dans un moment d'épuisement et de folie, tué son bébé en lui cognant la tête contre la cheminée. Dans la 108, croupit Corinne Lemonnier, monstre femelle qui offrait ses neveux et ses nièces aux plaisirs sadiques de son amant. Jacky aime Corinne et Corinne aime Jacky. Ils ne se connaissent que par les mensonges amoureux qu'ils échangent en hurlant, chacun collé aux barreaux de leur fenêtre respective. Ainsi va la prison, entre crises d'amour et coups de démence, le ronronnant barnum de la cabane aux forcenés
La vie quotidienne dans une prison de province : une cellule de quatre hommes ; une autre de trois femmes ; des gardiens et gardiennes ; un directeur amoureux, mais tyrannisé par une épouse en mal d'enfant. Tous les ingrédients sont réunis pour un roman plein d'humour, d'ironie et de dérision, qui porte néanmoins une réflexion pertinente sur l'univers du monde carcéral et la justice, leur rôle, leurs rites et l'équité (ou son absence).
Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu du Jean Teulé, et ce roman, publié en 2001, a passé quelques années en attente de lecture sur un rayon de bibliothèque.Je ne regrette pas d'avoir profité du calme de fin juillet pour l'avoir lu.
D'aucuns jugeront sans doute que l'histoire est abracadabrantesque, et ils n'auront pas totalement tort. Mais qu'importe, elle est juste prétexte à nous faire partager le quotidien, largement caricaturé, des clients des prisons, y séjournant pour de longues peines, et de ceux qui les accompagnent, du côté de la liberté. Le problème des caricatures, c'est quelles ne font qu'exacerber des traits de vérité ; et c'est encore une fois vrai ! Derrière le ton léger, on sent que l'auteur s'est bien documenté. Il nous entraîne alors dans un conte non dénué de philosophie, façon Alphonse Allais.
Pour autant que je m'en souvienne, l'écriture est bien celle de Jean Teulé, pouvant être tantôt ronde, tantôt hachée, sachant retenir notre attention avec des chapitres plutôt courts et une alternance de points de vues (celui des cellules, des gardiens, du directeur).
Au final, une véritable interpellation du quidam ignorant de l'univers carcéral ; mais une interpellation savoureuse.
Encore un drôle de sujet abordé par Jean Teulé avec ce roman sur la vie en milieu carcéral.
En effet il nous ouvre les portes de la prison et nous entraine dans un quotidien dur et fou, aussi bien du coté des matons que des prisonniers. Basé sur des sites réels, ce récit est ponctué d'anecdotes aussi drôles que dramatiques. De la violence et de la douceur, des termes crus ou tendres, des personnages haut en couleur tout y est pour rendre ce livre plus plaisant qu'il pourrait y paraitre au premier abord.
Une prise de conscience que ce milieu marque pour ne pas dire imprègne tous ceux qui y passent d'un coté comme de l'autre.
Je trouvais l’idée de départ, de nous raconter la vie de prisonnier mais aussi de gardien assez sympa. Mais j’ai été un peu déçue que ça ne soit pas plus approfondi et que Jean Teulé se concentre sur une poignée de personnages… Je me suis alors demandé quelle était la vie de ces autres prisonniers inconnus dont ne parlait pas l’auteur…
De plus j’ai eu un peu l’impression que Jean Teulé ne faisait que nous évoquer ces prisonniers. J’aurais aimé assister par exemple à un interrogatoire, que l’auteur nous fasse vivre leurs sentiments, le bonheur de revoir un proche mais aussi l’enfermement qu’ils peuvent ressentir et ça je ne l’ai pas trouvé…
On entre bien dans l’espèce de routine que peuvent vivre les prisonniers mais je n’ai pas ressenti leur isolement, leur peur, leur souffrance comme je m’y attendais.
C’est un livre que tout le monde peut lire alors que beaucoup n'arrivent pas à supporter la prison. C’est dommage que Jean Teulé n’ait pas plus approfondi certaines scènes, certaines histoires de prisonniers ou même de gardiens. Cela aurait pu être un très bon roman s’il n’avait pas été écrit de manière si légère…
En ce qui concerne les descriptions, elles sont présentes mais reste, pour ma part, un peu sommaires… Je ne suis pas arrivée à totalement m’imaginer les personnages ou même leurs sentiments et ressentis.
Le fait d’entrecroiser des vies est assez intéressant. L’auteur met assez de rappels pour ne pas qu’on se trompe dans les noms, même si c’est parfois limite…
Ce qui est aussi intéressant mais là encore peu exploité c’est de voir les personnes y travaillant, celles à qui on ne pense pas vraiment et qui n’ont pas choisi ce travail par vocation. Malheureusement Jean Teulé ne se concentre pas assez sur elles, il n’y a que le directeur dont on connaît une partie de sa vie. Mais pour les autres…
En commençant la lecture de ce livre je m’attendais à ce genre d’anecdotes mais je pensais que l’auteur les aurait un peu plus travaillées, qu’il y en aurait plus et que personne ne serait oublié. Ca n’a vraiment pas été le cas, j’avoue être déçue à la fin de cette lecture.
http://fais-moi-peur.blogspot.fr/2015/01/affaire-n019-longues-peines-de-jean.html
Attention livre à ne pas mettre en toutes les mains : âmes sensibles et allergiques à l'humour noir, passez pudiquement votre chemin ! Une tranche de vie carcérale au travers du destin tragique de 6 détenus (3 femmes, 3 hommes), un surveillant débutant et trop sensible et un directeur amoureux fou d'une femme très borderline. C'est sur, il faut avoir le cœur et l'âme bien en place pour supporter certains passages particulièrement ignobles et glauques, mais l'humain est capable du pire comme du meilleur et en prison comme dehors, on trouve toute la palette des caractères, des déviances, des folies. Il y a beaucoup de passages très tristes aussi, assez désespérées mais l'humour "à froid" très décalé de Jean Teulé fait qu'on ne peut pas s'empêcher de rire nerveusement, même dans les pires moments. Je conçois que ce roman puisse mettre mal à l'aise, voire très mal à l'aise mais moi je trouve que c'est une lecture presque addictive que ce roman assez court. Si on peut prendre toutes ses petites histoires avec le recul et le second degré qu'il faut, on prends un vrai et curieux plaisir à s'immerger dans cette maison d'arrêt. Et puis, ce roman a aussi le mérite de traiter de la prison sans romanesque ni condescendance, de manière brute de décoffrage et çà ne fait pas de mal d'en apprendre un peu plus sur ce monde sur lequel on a tous un avis et que pourtant on connait bien mal !
A la fin du livre, un sentiment de gêne comme durant toute la lecture.
Impossible de cerner ce que l'auteur a voulut nous expliquer, que de questions et de troubles suite à cette lecture.
Livre que je ne recommande pas.
Sans doute un de mes chouchous avec Je, François Villon, ce livre parle de la vie en prison. Loin des croyances populaires comme quoi de nos jours les prisons c'est le pied, on se rend compte de la vie difficile des détenus (femmes ou hommes) comme de celle des surveillants. Les mauvais traitements, les mauvaises conditions de vie, les suicides sur lesquels on ferme les yeux. C'est comme un autre monde, froid, qui rend fou. C'est vraiment très bien raconté, et j'ai versé des larmes !
La fin m'a rendu vraiment triste. Un livre génial qui parle sans pincette de la vie en prison mais tout en poésie quand même.
Ce livre vous met mal à l'aise. Est-ce l'univers carcéral, les règles qui le régisse, cette froideur et cette promiscuité, la mort certaine, les sévices, les clans ? Ce livre vous prend aux tripes...Essayez et vous me direz !!!
l'écriture est brute comme le bêton qui incarcère ces détenus. On visite ici l'univers carcéral en passant du directeur de l'établissement jusqu'aux matons en passant bien évidemment par les détenus. Un style sans fard qui vous jette l'aigre réalité à la face. Il paraît que ces histoires sont inspirées de faits réels, j'ignore jusqu'à quel point mais c'est à desespérer du genre humain. Intéressant.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !