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L'Odeur du ciel est un faux recueil de nouvelles qui raconte les différentes facettes d'une même histoire. Un peintre très célèbre qui a révolutionné l'art contemporain s'est suicidé au milieu des années 1950 en se précipitant du haut d'une terrasse. Il était dépressif, il vivait un dernier amour qui se passait mal. On découvre progressivement, que ce suicide est en faite un meurtre maquillé en suicide. 25 ans après, alors que la fille de l'artiste vit une histoire d'amour avec un flic, celui-ci entreprend d'enquêter sur cette subite disparition, démarche qui lui coûtera à son tour la vie. La question se pose à nouveau, meurtre ou suicide ? S'en suivront de nombreuses disparitions...
Ce faux recueil de nouvelles est un vrai roman où tous les protagonistes parlent du même sujet : la peinture, et notamment celle d'Alexis Lioguine. J'aime beaucoup cette construction gigogne, où l'on devine ou imagine des liens entre les histoires avant que l'auteur, à la fin, comme une chute de nouvelle nous les révèle. Je me suis régalé, comme d'ailleurs dans les autres livres de l'auteur que j'ai déjà lus : Monet, money et L'homme qui avait recueilli les dernières paroles de Gunnar Andersson, deux romans dans lesquels on croise aussi Karim Kacem, le privé. Henri Bonetti bâtit des romans de façon originale, soit touffu, soit à multiples entrées soit, comme ici, à divers époques et intervenants aux horizons très éloignés. Et à chaque fois, moi -qui suis un lecteur linéaire- qui n'aime pas trop cela, je m'y retrouve sans peine et en redemande même.
Je n'en dirai pas beaucoup plus, car le truc, c'est de se laisser surprendre, allez-y sans crainte. C'est un peu comme un film que vous avez vu et que vous aimez conseiller sans rien en dire pour ne rien dévoiler, ne rien déflorer, que vos amis aient la même sensation, le même plaisir que vous. Ah si, Chu Teh-Chun a existé réellement et je l'ai découvert grâce à ce livre. Sa peinture est une explosion de couleurs et de lumière, j'aime beaucoup.
Et faites comme moi, si vous croisez à la bibliothèque -ou ailleurs- des livres Cohen&Cohen, collection Art noir, laissez-vous faire, je crois n'y avoir eu aucune déception et surtout pas avec Henri Bonetti.
Ce thriller, présenté sous forme de quatre récits de façon gigogne, raconte l'histoire d'un peintre contemporain, Alexis Lioguine, artiste de renommée internationale, que l'on retrouve mort un matin, au pied de sa propriété, visiblement après une chute du balcon. Les éléments de l'enquête concluent à un suicide, pourtant des années après le doute plane toujours sur les raisons de la mort du peintre.
Ces quatre récits s'imbriquent, effectivement, les recoupements s'effectuent aisément. Leur noirceur offre une atmosphère étrange, l'ombre d'Alexis plane sur toutes les pages, égayées pourtant par le souvenir des oeuvres de ce peintre qui aimait la couleur, la sentait, la voyait même dans l'obscurité la plus profonde. Son mal-être, la recherche de la perfection, encore et toujours, la fausse modestie, le besoin de s'éloigner de ses proches pour créer, tout est bien caractéristique de nombreux artistes.
Henri Bonetti joue sur plusieurs tableaux pour mener cette intrigue et offre, par ce stratagème, les dizaines d'années supplémentaires que son peintre, Alexis Lioguine, aurait dû vivre.
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