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Le Hong Kiltong ch?n (écrit vers 1608-1613), malgré sa minceur, occupe une place considérable dans la littérature coréenne. Il est généralement considéré comme le premier roman coréen à part entière, en ceci au moins qu'il utilise l'alphabet autochtone et non plus les caractères chinois. Mais il est beaucoup plus que cela. Cette biographie fictive d'un fils d'aristocrate et d'une servante, donc d'un bâtard, touche à tous les aspects de la pensée et de la société coréennes du temps. Là où l'idéologie néo-confucéenne confite depuis des siècles interdit aux fils illégitimes de prétendre à toute carrière, H? Kyun, pourtant produit parfait de cette société, plaide pour la supériorité de la valeur sur la naissance. Son héros, qui n'a pas même le droit d'appeler «père» son propre père, se révolte, fuit la capitale et prend la tête d'une troupe de brigands qui mettent à sac le pays. Aidés en cela par les pouvoirs fantastiques dont le taoïsme a doté notre héros. Lequel finira par quitter la Corée avec son armée, pour aller bâtir une sorte de paradis confucéen dans l'«océan du sud». Ce faisant, H? Kyun en profite pour régler ses comptes avec la politique du temps, en particulier avec l'incapacité de la cour à défendre le pays contre les invasions japonaises. Tout petit livre donc, mais auquel ses contemporains ont su donner son poids exact : son auteur a fini sur l'échafaud.
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