Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Qu'est-ce que l'oeuvre d'art ?
Peut-on impunément l'arracher à son milieu géographique et historique, esthétique, sociologique ?
En s'élevant dans ses Lettres à Miranda (1796) contre la politique de spoliation voulue par le Directoire et menée à bien par Bonaparte en Italie, Quatremère de Quincy prend parti dans une querelle nationale. D'un côté ceux qui veulent prélever dans toute l'Europe et ramener de force à Paris les plus grands chefs-d'oeuvre pour faire de la capitale révolutionnaire l'héritière d'Athènes et de Rome ; de l'autre ceux pour qui l'oeuvre ne prend sens que du contexte où elle se déploie. Pour Quatremère « diviser c'est détruire », et Rome est un « grand livre » dont il importe de tenir ensemble toutes les pages. « Le pays est lui-même le muséum », écrit-il, faisant du lieu et non plus de l'objet l'unité indivise de l'art.
Ce texte virulent et passionné expose avec force une conception européenne de la culture, en même temps qu'il développe une « théorie du contexte » qui contredit aux conceptions biographiques héritées de Vasari.
Dans une introduction détaillée (1989), Édouard Pommier analyse les différentes péripéties d'une polémique de grande ampleur où c'est toute la Révolution qui est éclairée. Emmanuel Alloa, quant à lui, poursuit la réflexion dans une postface (2017) sur le déplacement des oeuvres d'art en prenant appui sur trois lectures opposées d'une même oeuvre, la Madone Sixtine de Raphaël, proposées par Husserl, Heidegger et Benjamin.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
A gagner : la BD jeunesse adaptée du classique de Mary Shelley !
Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Un véritable puzzle et un incroyable tour de force !