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Dans La Manière de bien traduire d'une langue en aultre, l'humaniste Etienne Dolet explique dès 1540 que l'on traduit des idées et non des mots, comme l'exprimeraient de nos jours les théories traductologiques. Cette ébauche de théorisation des pratiques traductrices montre combien elles sont déjà devenues fondamentales à l'époque. L'avènement des langues modernes, le développement des échanges européens qui marquent la fin du Moyen Âge entraînent une multiplication des traductions dans toute l'Europe, et cette fièvre traductrice est toujours d'actualité au XXIe siècle. Si la construction européenne doit se fonder sur la culture, c'est bien la traduction qui en est un des vecteurs principaux. En s'attachant à la littérature espagnole en Europe du XVIe au XVIIIe siècle, les auteurs de cet ouvrage abordent la question de sa traduction pour tous les genres littéraires, de la littérature mineure au Quichotte de Cervantès, dans les principales langues modernes. Dans une première partie, ils s'interrogent sur les acteurs de cette diffusion, leurs personnalités, leurs méthodes et les outils linguistiques qu'ils utilisaient. La deuxième partie de l'ouvrage est consacrée aux textes traduits, à leur réception au cours des siècles, avec une attention particulière portée à l'usage didactique que l'on pouvait en faire, d'une façon générale et pour l'apprentissage de l'espagnol « langue étrangère » entre autres.
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