"Une partie de chasse très spéciale entre adultes libres, consentants et exceptionnels..."
Dix ans que les deux hommes s'étaient perdus de vue et puis, d'un coup, ils se retrouvaient au détour d'une rue, face à face. Le hasard, paraît-il, fait bien les choses. S'il s'agissait de lui, il aurait mieux fait ce jour-là de se mêler de ce qui le regardait, mais il n'y était pour rien. Skender le comprendrait bientôt, ce n'est pas le hasard qui avait mis Max et Madame sur son chemin.
Il le comprendrait bientôt.
"Une partie de chasse très spéciale entre adultes libres, consentants et exceptionnels..."
Vous les avez plébiscités, on vous les fait gagner !
Un beau jour Max retrouve son ami Skender, devenu clochard suite à un passage en prison après avoir quitté la légion étrangère. Il va lui proposer un travail.
Madame, la patronne de Max, souhaite organiser une chasse à laquelle Skender participera. Il a 6 mois pour s'y préparer.
Grâce à la très généreuse rémunération dont il va bénéficier, Skender qui renoue peu à peu ses liens d'amitié avec Max va essayer de reprendre contact avec son ex femme Manon et ses enfants Jordi et Dylan, en tentant de leur faire oublier l'homme qu'il était avant quand il "jouait" à la guerre.
Dans ce roman choral, chacun des protagonistes va analyser ce qu'il vit, comment il reçoit ce qu'on lui donne, comment il donne, ce qui le motive à faire ce qu'il fait et ce qu'il en retire.
Il y a aussi ce rapport à l'argent qui est différent selon qu'on est riche ou pauvre..
J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire mais une fois plongée je ne l'ai plus lâché. J'ai adoré l'introspection de chacun et la graduation de l'intrigue même si la fin est un peu prévisible mais la façon dont elle est amenée est subtile.
Je l'ai lu comme si j'étais le confident de chacun en ayant la sensation qu'ils me parlaient.
Là encore c'est un très gros coup de coeur
https://quandsylit.over-blog.com/2024/06/les-tourmentes-lucas-belvaux.html
Premier roman de Lucas Belvaux, un récit psychologique d'une chasse à l'homme, tortueux, analytique, inspiré de l'univers par Les Chasses du comte Zaroff.
Ce récit est cynique et monstrueux, on découvre des personnages qui ressentent l'excitation, l'espoir, le pragmatisme, l'effroi et avec la reconstitution des relations de leur entourage parfois partie prenante. Lucas Belvaux alterne les points de vue de Madame, de Max, de Skender, le gibier, de Manon, sa femme, et de leurs enfants avec lesquels il renoue juste avant la chasse Un sacrifice pour assurer une meilleur vie a sa famille.
Chasse à la mort, Gibier humain, Amitié, Famille, Traque, Jeux, Guerre, Avenir, Amour, Psychologie, OLNI.
"Il comprend que regretter n'est pas un choix. C'est ça qu'il voudrait dire à ses garçons, de ne faire, toujours, que ce qu'ils n'auront jamais à regretter, mais il n'a pas les mots pour ça. Alors il déchire le papier, jette son stylo et il hurle."
"Je connais la haine, le mépris, l’humiliation mieux qu’il ne l’imagine, depuis plus longtemps, depuis toujours. J’ai surmonté tout ça. J’ai appris à ne plus m’y fracasser à coups de poing ou de tête, à les esquiver, devenir plus noir encore et les absorber comme les trous noirs absorbent l’énergie autour d’eux. Je les vide de toute substance. Je les épuise."
Le premier roman du cinéaste Lucas Belvaux est un livre à plusieurs voix. Chaque chapitre fait avancer l’histoire en proposant la vision d’un personnage différent. Cette construction fait penser à de la littérature américaine mais il est agréable de constater l’absence des noms des personnages en tête des chapitres. C’est en lisant qu’on comprend de quelle voix il s’agit. Ainsi, chacun apparaît et prend forme. Cela suppose d’être à l’écoute des points de vue et des personnalités en présence. Progressivement, on voit l’étau se resserrer autour de Skender.
Au-delà de l’intrigue de cette chasse, l’auteur se concentre sur le temps qui s’écoule entre la proposition et sa mise en place. Ces quelques mois sont ceux d’un retour à la vie. Avec la mort comme dernière issue, Skender d’abord, et les autres par la suite, vont se prendre au jeu de la vie. Etre avec les autres, les écouter, se projeter, savourer l’instant présent… Tout cela prend une certaine saveur. On sent les personnages retrouver leur souffle. Skender et Max sortent peu à peu de leurs habitudes de soldat et de ce lien permanent avec la mort. Lucas Belvaux observent cela minutieusement, parfois en se perdant. La tension de l’intrigue, amplifiée par certains passages, se dilue avant l’arrivée de l’ex-femme de Skender et de leurs enfants. Quand le quotidien et la banalité des vies surgissent, alors le roman prend corps. Comme dans ses films, Lucas Belvaux est un observateur attentif des moments simples et des joies anodines, qu’on sait éphémères mais à l’origine de souvenirs inoubliables.
Un thème abordé de longue date par notamment : Les chasses du Comte Zaroff de Richard Connell 1924, et récemment par : Chiens de sang de Karine Giebel 2010. Car le domaine de la cruauté sauvage, gratuite, suit l’homme comme son ombre et ce depuis l’aube de l’humanité. Foin de l’altérité, de la compassion, de l’empathie, des mots. En effet pour l’homme rien de remplace et ne remplacera la folie de tuer, de l’odeur du sang, de traquer et de goûter la joie de l’hallali.
La difficile réinsertion des « Band of Brothers », certains y arrivent, d’autres pas. Comment passer ce cap, se fondre dans la masse de la société, ouvrir ses yeux dans les changements radicaux de celle-ci, pendant les séjours dans les pays lointains. , comment se réadapter ? Un grand corps, la Légion étrangère, Skender, après des missions dans l’ex-Yougoslavie, puis d’actions de mercenaires, va tomber dans un dénuement complet, et devenir un clochard ; la guerre ne lui a pas appris le courage mais que les hommes sont mortels !
Jusqu’où un homme dans cette situation peut-il aller, qui ou quoi pour le retenir du passage à l’acte ? Sa femme Manon et ses enfants, qu’il surveille de loin, la honte lui tenaillant les tripes. Une vie de regrets, d’absence d’avenir, de repères. Puis la rencontre fortuite de son meilleur camarade d’armée, Max ; hasard ou nécessité ? Max qui présente Skender à Madame, une riche veuve, à laquelle Max lui sert d’homme de protection. Une femme affligé d’un passé douloureux, dont le mari lui a donné le goût de la chasse ; et de fait, elle a chassé tous les gibiers, du plus petit au plus gros, au plus dangereux. Tout sauf l’homme !
Un triangle de personnages, qui va perdurer tout le long de cet ouvrage, avec ses inquiétudes, ses lâches abandons des valeurs humaines, de leurs honnêtetés d’êtres humains, des raisons de se tenir droit face à l’adversité, quelles que soient les répercussions...Un grand combat psychologique, pour Skender, avoir plus de courage pour vivre que pour mourir, vivre sans amour, sans espoir et bien sûr sans but. Pour Madame, un passé débuté dans l’immense pauvreté, pour des décennies plus tard être veuve et très riche ; et dont Skander, sera son bouc émissaire, sa victime expiatoire. Quant à Max, ne plus voir humilier son camarade, dans l’adversité, lui offrir une porte de sortie, mais malgré tout avec l’inexorable temps qui coule dans le sablier de la vie, la culpabilité le ronge... Dès lors pour ces protagonistes, l’action devient inéluctable, car pour eux, la vie ne vaut rien, si on n’est pas prêt à la perdre.
Avec « Les tourmentés » sans doute une très bonne approche des sentiments, des tourments, qui dérangent quand on parle de la vie et peut-être de la mort. « Lucas Belvaux » tisse un thriller sur ce que nous avons à gagner en gardant une posture d’honnêteté, de droiture, bref garder son honneur ; parfois plus difficile à mettre en œuvre que de succomber aux tentations de ses pulsions.
L’un s’appelle Skender. Ancien soldat. Légionnaire et mercenaire. Aujourd’hui rendu à l’état de clochard. Qui ferait n’importe quoi pour récupérer son ex-femme (Manon) et leurs deux fils (Jordi et Dylan) si on lui offrait la possibilité de revenir en arrière …
L’autre s’appelle Max. Ancien soldat. Légionnaire et mercenaire également, compagnon de route de Skender en Afrique, Afghanistan et Irak. Aujourd’hui chauffeur majordome homme de confiance de « Madame » dont il est probablement secrètement amoureux …
« Madame » est riche, très riche. Elle vient de loin elle aussi. Détruite par une enfance de misère. On raconte qu’elle a tué son vieux mari (Albert) et qu’elle aime la chasse …
Trois êtres totalement brisés, que la vie n’a guère épargnés … Dont le destin va se jouer à huis clos … Qui puiseront en eux le meilleur comme le pire …
Magnifique et introspectif roman choral ! Formidablement empathique ! Une puissante intrigue, indéniablement « cérébrale ». L’ écriture est lumineuse, les considérations sont d’une grande profondeur. Sans oublier la demi-douzaine de protagonistes qui se partage le récit, marquant durablement l’esprit des lecteurs ! J’ai pris un grand plaisir à cette courte lecture, où malchance, souffrance et amour fou se côtoient (avec brio) à chaque instant !
Un roman coup de coeur, qu'on peine à lâcher avant la dernière page.
Un trio diabolique, Madame, riche bourgeoise veuve férue de chasse, qui s'ennuie dans sa petite vie confortable, Max, fidèle majordome, ancien légionnaire prêt à tout pour satisfaire Madame, et Skender, ex camarade de légion de Max, devenu mendiant après les horreurs des guerres qui l'ont séparé de femme et enfants.
Madame cherche de nouvelles sensations, pourquoi pas une chasse à l'homme où elle pourrait tester sa toute puissance. Marché conclu contre 3 millions, et même s'il doit y laisser sa vie, Skender y voit un moyen de se rapprocher et de subvenir aux besoins de sa famille ...
Des chapitres courts où chaque protagoniste se dévoile au fil des pages, nous tient en haleine et nous fait frissonner.
Grandiose ! Bravo à Lucas Belvaux pour ce premier roman, le prochain sera attendu avec impatience.
Ce roman est le premier qu’a écrit Lucas Belvaux et on souhaite que ce ne soit pas le dernier !
C’est l’histoire originale de trois personnages, un roman choral que l’on lit d’une traite.
Il y est question d’identité, d’amitié, d’engagement mais aussi d’amour et de responsabilité envers sa famille, ses enfants. Il y est question de dénuement, de besoin, de l’importance de l’argent, celui qu’on a, celui qu’on laissera à nos enfants.
Pour toutes ces valeurs Skender est prêt à se battre : « C’est pour ça que je mourrai. Debout et fier. »
La vie, l’amour, la même chose.
Ce qui est fou avec les livres c’est qu’ils ont le pouvoir de nous bousculer, de nous scotcher, de parfois nous mettre une p****n de grosse claque. Et celle là, je ne l’ai pas vu venir.
Ce livre il m’est arrivé grâce à la magie des @68premieresfois, pourvoyeuses de pépites. J’ai regardé rapidement la quatrième, sans y prêter grande attention, et pour faire une pause dans la rentrée littéraire je me suis lancée. Des les premières lignes, des les premières pages, j’ai senti qu’il se passait quelque chose. Une rencontre intrigante, des personnages un brin mystérieux, et un contrat glaçant de il ne m’en fallait pas plus pour me ferrer et rendre cette lecture haletante et addictive. Et puis l’écriture, sèche, brute. Des phrases courtes, percutantes qui font avaler les chapitres au rythme des pensées des principaux protagonistes que l’on suit pendant 6 mois dans un compte à rebours étouffant.
Alors qui sont ils ces tourmentés? C’est Skender, un quinquagénaire à la dérive. Ancien militaire, ancien légionnaire, il a dégringolé au retour à la vie civile, incapable d’assumer ses rôles d’époux et de père jusqu’à se retrouver à la rue, clochard résigné sans espoir. C’est Max, son ancien frère d’armes, celui qui plusieurs fois lui a sauvé la mise, et qui désormais est dévoué corps et âmes à une mystérieuse patronne, Madame. C’est elle enfin, riche veuve passionnée de chasse, d’un cynisme à toute épreuve et d’une cruauté absolue.
Je n’en dirai pas plus.
Mais je vous dirai que ce roman est d’une finesse psychologique redoutable qui explore une multitude de thèmes. La rédemption, le sacrifice, l’argent, l’amour et la famille, autant de sujets disséqués dans ce roman choral haletant.
Une grosse grosse claque, pour un premier roman. Lucas Belvaux était jusqu’à lors cinéaste et acteur, ancré dans l’image. Il signe avec ce titre une entrée fracassante dans le monde des mots par sa virtuosité à décrire les sentiments.
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