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Les sentiers de neige

Couverture du livre « Les sentiers de neige » de Kevin Lambert aux éditions Le Nouvel Attila
Résumé:

C'est le dernier Noël avant la bascule vers le monde des grands, le dernier Noël où croire à toutes les magies. Le dernier continent avant l'entrée au secondaire, coup de grâce et catastrophe qui abolira toutes les merveilles.



Zoey retrouve pour les fêtes sa cousine Émie-Anne pour partager... Voir plus

C'est le dernier Noël avant la bascule vers le monde des grands, le dernier Noël où croire à toutes les magies. Le dernier continent avant l'entrée au secondaire, coup de grâce et catastrophe qui abolira toutes les merveilles.



Zoey retrouve pour les fêtes sa cousine Émie-Anne pour partager une quête, en même temps qu'une mission : sauver Skid, héros de jeu vidéo. Criant leur haine des repas de famille, les deux cousins vont se chercher des alliés dans un monde où le doute affleure à chaque pas.



Séparation des parents, solitude, corps en mutation, acceptation de sa différence... toutes les expériences cruciales du passage à l'adolescence sont ici vécues comme des défis à franchir.



" Dans un détour, sans qu'elle s'y attende, risque de la saisir à la gorge la plus terrible catastrophes. La mort de l'enfance."

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Avis (2)

  • « Ce qu’il y a de beau sur la terre, c’est aux masques que vous le devez. » Jean Genet

    « L’histoire commence un 23 décembre 2004, à l’aurore, alors qu’un enfant traverse la rue. »
    « Les sentiers de neige », l’enchantement d’un roman d’apprentissage dans cette orée d’enfance, où d’aucuns...
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    « Ce qu’il y a de beau sur la terre, c’est aux masques que vous le devez. » Jean Genet

    « L’histoire commence un 23 décembre 2004, à l’aurore, alors qu’un enfant traverse la rue. »
    « Les sentiers de neige », l’enchantement d’un roman d’apprentissage dans cette orée d’enfance, où d’aucuns trouvent l’incandescence, puisqu’il s’agit d’une lecture qui offre son langage en nos mains.
    D’une prodigalité certifiée, intense, d’une maturité intrinsèque, les narrations à hauteur d’enfant, sont des étoiles en nos yeux.
    On ressent une saison empreinte de rémanence.
    Dans une virtuosité qui attise la teneur d’une trame perfectible et rayonnante.
    Ici, prend place un roman initiatique.
    Zoey, huit ans, est un petit garçon qui semble un journal intime. Secret et pétri de questionnements, sensible et émotif, entre les rives où la dualité façonne sa personnalité.
    A l’école, ce jeune poulbot qui se cherche entre mille ambiguïtés est souvent pris à partie.
    « L’école est peuplée de la pire espèce et les adultes ne font rien. »
    Vulnérable, d’une hyper émotivité visible à l’œil nu, l’imaginaire exacerbé, il est pris en tenailles entre ses cauchemars et ses rêves éveillés. Ses frustrations et ses incompréhensions sont des tempêtes dans le froid hivernal. À l’instar d’une saison en mimétisme, gémellaire, et de connivence.
    « Tout le monde regarde Zoey pour voir s’il va éclater, si la fureur va prendre le contrôle de son corps ou s’il va faire des choses intenses. »
    Le bouc-émissaire de certains, harcelé, pris au piège des lâchetés enfantines et des bassesses chères aux petits caïds.
    Zoey est au bord du gouffre, un Drôme métaphorique, « pas un terrain de jeu, mais un tombeau. »
    L’allégorie d’un mal être, lui, écartelé entre deux maisons, ses parents juste séparés. Zoey est dans l’incantation d’un passé où s’articulait l’espérance d’une proclamation de quiétude. Il perd ses repères. En chute libre dans la prose de son mental qui ne lui laisse aucun espace de survie. Chahuté par des présences, paraboles fantomatiques. Le récit pénètre dans l’imaginaire de cet enfant. Les jeux vidéos qui vont œuvrer. Prendre vie en réalité. Ici, tout est extrêmement bien maîtrisé. Pas un mot n’est de silence, pas une virgule ne conçoit pas à ce chef-d’œuvre. Nous sommes au cœur même des psychés.
    Et puis, c’est l’hiver à Chicoutimi. Le Québec inscrit la nuit, se heurte à l’ennui d’être au monde.
    Zoey va franchir subrepticement, le Noël de son enfance. Au bord du lac St Jean entre les plis glacés, les arbres figés par le givre. Le rendez-vous pavlovien dans la grande famille paternelle. Son père à cinq frères, autant de belles-sœurs, dont Josiane juste arrivée dans cet antre familial. Elle a du mal a trouver sa place, puisque cette fratrie est pleine de secrets, d’anecdotes, et de coutumes, il lui faut faire ses preuves pour acquérir le Sésame.
    N’est pas une Lamontagne qui veut !
    Zoey va retrouver sa cousine adorée, sa sœur de cœur et confidente.
    Émie-Anne, neuf ans, futée, téméraire mais inondée d’ubiquité aux abois. Elle est sur un banc abandonné, dans les bordures de son enfance.
    Le roman est stylistiquement en osmose avec le déroulé de l’histoire. Les enfants pénètrent un monde parabolique, superbement dévoilé.
    Un plongeon dans le labyrinthe intérieur. Skyd est un héros échappé d’un jeu vidéo. Ils voient en vérité ce visage monstrueux, ce corps déformé. Un double cornélien. La traversée du miroir, entre l’effroi et les ténèbres. Les épreuves exaucées deviennent un exutoire. Dans les entrelacs, la famille Lamontagne, « une hostie de famille de séquelles. » « Vous avez-tu compris ? Vous allez voir que momone Roch il est ben fin, mais il peut aussi être malin. C’est chez vous, icitte ? »
    On aime les saveurs, les regards et les malices, les idiosyncrasies fulgurantes des diktats familiaux. Un clan qui fête Noël en apothéose, libre, immensément libre dans la joie de tout se dire. La concorde d’un décembre où ces petits bouts vont s’éveiller. Les affects et les faiblesses, Noël et ses rites et les espérances. Croire au socle, aux généalogies inéluctables. L’armoire du monde dans un Québec dont la magie est un pied de nez aux désespoirs, aux petites filles adoptées de première catégorie : Émie-Anne. D’un petit Zoey si injustement jugé. « Les sentiers de neige » est une corbeille de tendresse. Une immersion dans les neiges spéculatives. Un macrocosme littéraire où arpente Kev Lambert. Il sème des éclats de blancheur, dans l’extrême connaissance des prismes de l’âme humaine.
    Les ramifications superbes d’un roman qui accomplit les renaissances et les gloires.
    Inconditionnel, tant son magnétisme est une consécration. Grandiose, émouvant, un éphéméride de décembre unique. La proclamation d’un roman talentueux, enneigé et d’une force inégalée.
    Un Noël salvateur dans l’incarnation du renom.
    Une évidence. Une fierté éditoriale.

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  • Confiant qu'il n'était pas « un enfant comme les autres » et qu'il a grandi « queer dans un monde homophobe », Kevin Lambert a mis beaucoup de lui dans « Les Sentiers de neige », plongée dans le monde de l'enfance.
    Zoey, huit ans, vit à Chicoutimi au Québec. Nous le suivons sur quelques jours,...
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    Confiant qu'il n'était pas « un enfant comme les autres » et qu'il a grandi « queer dans un monde homophobe », Kevin Lambert a mis beaucoup de lui dans « Les Sentiers de neige », plongée dans le monde de l'enfance.
    Zoey, huit ans, vit à Chicoutimi au Québec. Nous le suivons sur quelques jours, de l'avant-veille du Noël 2004 au tout début de l'année 2005.
    Depuis la séparation de ses parents et une autre raison que l'on découvrira à la toute fin, même si des indices sont semés comme des petits cailloux, le garçon se sent mal.
    À l'école, son embonpoint, sa petite voix et son amour pour « les choses de filles » lui valent les moqueries de ses « camarades ». Bref, il évolue dans un environnement genré où les garçons se passionnent pour les châteaux-forts et les filles pour les Barbie. Sauf qu'il préfère les princesses aux chevaliers...
    Il s'apprête à quitter sa mère pour passer les fêtes de Noël chez un oncle de son père.
    Kevin Lambert nous livre alors un jubilatoire et cruel portrait de famille qui sent le vécu. Cette famille, le petit Zoey s'en moque. Il se réjouit surtout de retrouver Émie-Jeanne, sa courageuse cousine d'un an plus âgé que lui.
    Le récit se transforme alors en un conte horrifique dans lequel les enfants vont affronter des épreuves et des monstres pour sauver la vie de Skyd, personnage échappé d'un jeu vidéo.
    Pour apprécier ce roman, il faut accepter de retourner dans le monde de l'enfance, son imaginaire et ses peurs.
    Il faut abandonner, le temps de la lecture, son statut d'adulte.
    Et les adultes, l'auteur ne les épargne pas. À part la nouvelle « matante » Josiane, psychologue, ils sont bêtes et méchants et, surtout, ils ne comprennent pas leurs enfants parce qu'ils ont oublié qu'eux aussi sont passés par cet âge où tout est possible, y compris les souffrances tues.
    Avec une grande intelligence et une écriture pleine de verve truffée de savoureuses expressions québécoises (un glossaire aurait été bienvenu), Kevin Lambert prouve qu'il est une voix singulière de la littérature francophone.
    Mais que de longueurs...
    Je remercie Babelio et « Le Nouvel Attila » pour cette lecture.

    http://papivore.net/litterature-francophone/critique-les-sentiers-de-neige-kevin-lambert-le-nouvel-attila/

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