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Les sciences du désir ; la sexualité féminine de la psychanalyse aux neurosciences

Couverture du livre « Les sciences du désir ; la sexualité féminine de la psychanalyse aux neurosciences » de Marilene Vuille et Delphine Gardey aux éditions Bord De L'eau
Résumé:

Omniprésente dans les médias, la « sexualité féminine » est façonnée par les savoirs sexologiques contemporains.
Elle est le plus souvent hétérosexuelle, conjugale, coïtale et organisée autour d'un désir nécessaire mais potentiellement déficient. En dépit des transformations intervenues dans... Voir plus

Omniprésente dans les médias, la « sexualité féminine » est façonnée par les savoirs sexologiques contemporains.
Elle est le plus souvent hétérosexuelle, conjugale, coïtale et organisée autour d'un désir nécessaire mais potentiellement déficient. En dépit des transformations intervenues dans les pratiques des sexualités depuis les années 1970 comme dans les critiques des normes et de savoirs du sexe (mouvements féministes et LGBT, nouvelles traditions empiriques et théoriques que sont les gender, lesbian and queer studies), le désir, quand il se décline au féminin, continue de mobiliser des cadres et des répertoires d'antan aussi bien dans les espaces d'énonciation savants que dans les espaces profanes. Ainsi, parmi les « dysfonctions sexuelles féminines », entités nosologiques définies à partir des années 1980, le « trouble du désir sexuel hypoactif », décrit comme un symptôme répandu chez les femmes occidentales, établit une continuité avec l'ancienne « frigidité » féminine. Un premier constat est donc celui d'une continuité entre les représentations du passé et celles du présent.
Cependant, les sciences occidentales du désir, leurs catégories nosologiques et diagnostiques, leurs pratiques thérapeutiques et instrumentales se sont profondément transformées et renouvelées depuis l'émergence en Europe au XIXe siècle d'une première science de la sexualité. Sexologie européenne puis américaine, révolution psychanalytique, hormonothérapies, médecine sexuelle, chirurgies réparatrices de la matrice et du clitoris, pharmacopées du désir arrimée au succès du viagra, neurosciences et imagerie à résonance magnétique..., les connaissances savantes se bousculent au chevet du plaisir et du désir féminin et de ses éventuelles défaillances.
Faut-il traiter l'organe ou la psyché, la personne ou la relation, le comportement ou des mécanismes biochimiques, le sexe ou le cerveau ? Un second constat est que la sexualité humaine demeure pour les sciences médicales un objet difficile à circonscrire. D'autant plus difficile que les savoirs et pratiques savantes interagissent avec les produits omniprésents de l'industrie culturelle, érotique, voire pornographique.

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