L'autrice coréenne nous raconte l'histoire de son pays à travers l’opposition et l’attirance de deux jeunes adolescents que tout oppose
Un homme au corps difforme épie sa voisine et vit son amour à travers des pièces détachées de mannequin ; un chirurgien, mari de la femme épiée, insuffle la vie à l'inanimé et créé de toutes pièces un homme nouveau ; un être sans âge change de peau, littéralement ; une femme refaçonne son physique pour ressembler à un autoportrait qu'elle avait dessiné, enfant ; voilà quelques-uns des personnages que l'on peut croiser dans Les Poupées sanglantes, un récit choral étourdissant à la narration polyphonique.
Lancés dans un chassé-croisé un peu fou, les différents protagonistes, attachés à chaque fois les uns aux autres par un lien fort et tendu, évoluent dans une ambiance ouvertement fantastique et au parfum un peu rétro, qui semble évoquer aussi bien le Grand guignol, Frankenstein que les surréalistes. Récit mené tambour battant et réflexion sur la création et la puissance de l'art, Les Poupées sanglantes joue avec le lecteur et explore brillamment cette mince frange qui sépare le fantasme de la réalité, et le monde de sa retranscription.
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