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Le monde ouvrier parisien ne forme pas un ensemble homogène réductible à une figure emblématique, haute en couleur, léguée par la littérature : mythe ou réalité ? L'extrême variété des conditions de travail et la polyvalence des ateliers parisiens font qu'il est préférable de parler, au pluriel, de mondes ouvriers.
C'est ce que ce livre démontre. Les ouvriers de la grande industrie sont extrêmement minoritaires à Paris comme en banlieue, moins pourtant que dans le reste de la France. Ceux des ateliers multiplient les occasions de desserrer l'emprise d'un travail irrégulier, tantôt harassant, tantôt insuffisant. Et dans les premières décennies du XIXe siècle, chaque profession revêt sa livrée distinctive. Certes subsistent de grandes poches de pauvreté, mais l'amélioration d'ensemble de la condition ouvrière est incontestable dans la seconde moitié du XIXe siècle, au sein de cette capitale industrielle qu'est Paris.
Le nombre d'ouvriers y double entre 1870 et la veille de la Première Guerre mondiale, mais longtemps la micro-entreprise continue à dominer. Histoire d'une psychologie collective, d'un savoir-faire ouvrier, le livre décrit aussi une sociabilité, avec son langage, ses habitudes et ses rites.
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