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Le peintre aux mille démonsDans la Flandre du XVe siècle, il est un peintre qui surprend par l'originalité et l'ampleur de ses tableaux. Son nom : Hieronymus Bosch. On le dit fou. Car d'où peuvent bien provenir les formes étranges et hallucinatoires, les créatures, les monstres hideux et fascinants qui parcourent ses oeuvres, si ce n'est de l'esprit d'un dément ?De nos jours, Mathilde de Vlaeminck, une jeune et brillante spécialiste de l'université de Gand, entreprend justement la restauration d'un tableau du maître. À mesure que son travail avance, elle va plonger malgré elle dans son oeuvre, naviguant entre un univers fantastique, hallucinant, et la réalité.Mais la frontière entre ces deux mondes, opposés en apparence, est-elle aussi tranchée qu'elle n'y paraît ?
Paru dans la collection les Grands Peintres de Glénat, cette BD est l’occasion de découvrir un univers pictural très singulier tout en se régalant d’un scénario amusant réalisé par le dessinateur Griffo.
La BD alterne deux histoires : celle du jeune Jérôme Bosch qui a des hallucinations : des êtres maléfiques rôdent autour de sa personne, de nuit comme de jour, mais personne d’autre que lui ne les voit. Et en 2016, l’universitaire Mathilde de Vlaeminck restaure un des tableaux de Bosch, non sans difficultés…
Ces deux récits s’interfèrent sans cesse, en passant d’une époque à l’autre, sans transition. Les intrigues sont menées tambour battant, avec un peu plus d’allant peut-être pour l’époque ancienne. Le jeune peintre doit en effet lutter pour éviter que ses chimères s’échappent de ses toiles !
Les diables issus de l’imagination de Bosch sont présents dans la BD, Griffo les a presque tous croqués et semble s’être bien amusé avec, semant la zizanie dans les planches… En observant ces monstres miniatures, les vrais et les copiés, comment ne pas être estomaqués par l’inventivité de Bosch ? Son génie, sa folie sautent littéralement aux yeux ! Avec un tel peintre, difficile de rivaliser avec des planches de BD… Et pourtant Griffo s’en sort bien, avec des dessins qui rebondissent sans cesse, comme en hommage à ce maître lointain, un précurseur avant l’heure de la BD, comme nous l’apprend un article du dossier final. Les couleurs réalisées par Florent Daniel sont superbes, à l’instar de la couverture du livre. Du beau boulot, un plaisir des yeux ! Par contre, petit bémol, j’ai trouvé l’intrigue un peu répétitive et tournant en rond.
Cette BD n’en constitue par moins un bel objet, bien réalisé, pouvant servir de base pour admirer un peintre ô combien étonnant, que les plus jeunes peuvent s’approprier sans difficultés. Comme c’est le cas avec les autres opus de la collection, un dossier documentaire clôt l’ouvrage, apportant quelques informations sur le mystérieux Bosch, permettant d’approfondir le contexte.
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