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Les deux livres de Colonies de vacances, Moski, Joski i Srule, en français Moïchele, Yossele et Sroule et Józki, Jaski i Franki, rendu en français par Youzek,Yanek et Franek, que nous publions ici réunis pour une toute première fois en un seul volume, ont paru d'abord en Pologne en feuilleton en 1909 dans la revue Promyk (Rayon de soleil). Ils ont été inspirés au jeune Henryk Goldszmit, alors encore étudiant en médecine puis pédiatre débutant, par son travail de moniteur dans des centres de vacances d'été organisés par Towarzystwo Kolonii Letnich (Société de Colonies d'Ete), une société philantropique soucieuse d'offrir à des enfants des quartiers pauvres de Varsovie des séjours à la campagne dont il est devenu membre dès 1900. Deux centres ont alors été ouverts à cette fin à proximité de Varsovie, l'un situé à Michalowka, destiné aux enfants juifs défavorisés, l'autre à Wilhelmowka, pour les enfants du prolétariat polonais, les deux communautés, juive et polonaise, disposant à l'époque de structures séparées pour en raison de différences confessionnelles et alimentaires. C'est d'abord à Michalowka, en 1904, que Korczak fit ses premières armes d'éducateur auprès d'un groupe d'enfants juifs, séjour qui lui a inspiré le texte de Moïshele, Yossele et Sroule. Les deux séjours suivants ont eu lieu en 1907 et 1908 à Wilhelmowka, centre de vacances pour de jeunes garçons polonais, et ont abouti au livre dont les petits héros sont porteurs de prénoms polonais typiques : Youzek,Yanek et Franek. Le contact quotidien avec ces enfants juifs et polonais issus des quartiers pauvres de Varsovie a fourni à Korczak un champ d'observations pédagoqiques précieux. Une dizaine d'années plus tard, il dira dans son célèbre,traité Comment aimer un enfant : « Je dois beaucoup aux colonies de vacances. C'est là que j'ai rencontré une collectivité d'enfants ; c'est là que j'ai appris, grâce à mes seuls efforts, l'abécédaire de la pratique éducative » (éd. Robert Laffont). C'est dès 1904, date de son premier engagement comme moniteur au centre de vacances de Michalowka qu'il commence à faire publier dans Izraelita, hebdomadaire juif, organe du milieu progressiste favorable à l'assimilation qui paraissait en polonais, de brefs textes littéraires inspirés de son expérience de moniteuréducateur débutant. Dans un de ces textes intitulé Cykierbobe (bébé-sucre), expression yiddish désigant un fiston à maman ou un petit empoté, répondant aux inquiétudes d'une maman, il écrit :
« Je mes suis fait reprocher (en privé) que les garçons dont je parle dans mes instantanés de colonies ne sont pas assez juifs, que ce ne sont que des enfants à la campagne tout court, pas les enfants juifs.
Remarque apparemment justifiée : j'ai moi-même cherché chez eux au début des traits spécifiquement juifs, mais que faire - je n'en ai pas trouvés. J'ai cherché et j'ai pas trouvé.»
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