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L'hélicoptère Super Frelon est venu logiquement s'inscrire dans l'évolution du concept d'emploi des hélicoptères au sein de l'Aéronautique navale. Au début, à partir de 1951, les missions assignées aux hélicoptères étaient la sauvegarde des manoeuvres d'aviation à bord des porte-avions et plus largement les missions de soutien de région et de sauvetage côtier. Et puis, le conflit algérien, à partir de 1954, a fait progresser le concept d'emploi vers le transport d'assaut des troupes sur un territoire très large, où leur souplesse d'emploi a fait merveille. La Marine y a pris sa juste part, à l'égal des deux autres armées, mais déjà son objectif était d'utiliser les hélicoptères, non plus seulement dans des missions d'assaut terrestre, mais surtout, dans des missions proprement maritimes comme la lutte ASM. A cette fin, les trois flottilles d'assaut déployées en Algérie ont été dotées, à partir de 1958, de HSS-1, créés dès l'origine par Sikorsky comme des hélicoptères ASM.
Pendant la durée de ce conflit, l'état-major réfléchissait déjà au successeur du HSS-1, en visant une capacité d'action tout-temps. C'est ainsi qu'est né le programme SE 3210 Super Frelon développé par Sud Aviation à partir de 1961. Le 7 décembre 1962, le prototype 01 du « Super » effectuait son premier vol. Le développement de ce programme s'est ensuite résolument enchaîné avec la mise en service du prototype 02 et de quatre appareils de présérie (03 à 06) à partir de 1964. En 1965, la CEPA de Saint-Raphaël s'est vue confier une opération d'endurance sur le SF 03, qui s'est malheureusement terminée par la perte accidentelle de cet appareil. En 1966, le début de la mise en service des premiers appareils de série, destinés à servir au CEP pour les expérimentations nucléaires, a aussi été marquée par la perte d'un SF et de son équipage. Ces deux accidents auraient bien pu marquer la fin de ce programme, qui a cependant été maintenu grâce à la détermination des services et des personnels qui en avaient la charge.
A partir de 1967, le Super Frelon est enfin reparti sur des bases techniques plus sûres, et il a assuré, successivement, les missions au profit de la force océanique stratégique (FOST) (au CEP pour l'essai des armes, puis en métropole pour la sécurité des SNLE par ses capacités de lutte ASM), puis les missions de sauvetage maritime, où ses capacités tout-temps ont permis d'élargir considérablement les possibilités d'action, et enfin des missions d'hélitransport opérationnel à partir des porte-avions et des transports de chalands de débarquement (TCD).
Cette « épopée » a duré 45 ans, de 1965 à 2010, au sein de l'Aéronautique navale ; neuf formations d'hélicoptères ont successivement participé à son écriture, et c'est cette longue histoire que ce livre se propose de retracer.
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