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Publié en 1892, ce livre de Léon Bloy fut souvent réédité pour le meilleur, mais parfois aussi pour le pire. Alain Soral s'en empara voici trois ans dans sa maison d'édition, appuyant à l'oral les raisons de l'antisémitisme de Bloy, dévoyant ainsi la pensée de l'écrivain qui se voulait un authentique philosémite. L'interdiction de ladite édition ordonnée par le tribunal des référés, consécutive à la plainte déposée par la Liera, remit à la une le texte de Bloy. Cent vingt-quatre ans après la première édition de l'oeuvre, il faut y revenir avec profondeur, car il a beaucoup à nous dire sur le peuple juif compris par Bloy, bien sûr, mais aussi sur la France anti-juive de Maurras et de l'affaire Dreyfus. Il y a aussi loin de ce texte capital à Notre Jeunesse de Péguy (1910) qu'il y a loin des Réflexions sur la question juive de Sartre à L'Evangile d'Isaïe de Claudel.
Autant par son style que par sa vitupération grandiose, Bloy est à contre-courant de la littérature autant que des théologiens les plus audacieux d'aujourd'hui. Reste à savoir comment le lire cinquante ans après Nostra Ætate : M.de Saint-Cheron nous y aide.
Depuis le début du siècle dernier, de grandes voix se sont penchées sur ce texte toujours brûlant : Bernard Lazare, le futur cardinal Charles Journet en particulier, qui lui consacra, en pleine Shoah, un puissant livre, puis le poète Pierre Emmanuel.
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