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Le plaisir le plus triste

Couverture du livre « Le plaisir le plus triste » de Moritz Thomsen aux éditions Phebus
  • Date de parution :
  • Editeur : Phebus
  • EAN : 9782859409159
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

La Ferme sur le rio Esmeraldas (Phébus, 2002) et Le Plaisir le plus triste, les deux chefs-d'oeuvre de Moritz Thomsen (mort en 1991), sont-ils des romans ou de simples récits autobiographiques ? Sans doute l'auteur se met-il en scène sous un autre prénom, ruais toutes les aventures - ou plutôt... Voir plus

La Ferme sur le rio Esmeraldas (Phébus, 2002) et Le Plaisir le plus triste, les deux chefs-d'oeuvre de Moritz Thomsen (mort en 1991), sont-ils des romans ou de simples récits autobiographiques ? Sans doute l'auteur se met-il en scène sous un autre prénom, ruais toutes les aventures - ou plutôt les mésaventures - qu'il évoque ici sont vraies.
Martin le Gringo (soit l'auteur) constate la ruine de l'utopie qui l'a aidé à vivre pendant des années : une ferme sous les tropiques où tous cohabiteraient dans une aimable fraternité (pas d'exploitant, pas d'exploités. ). La force de l'habitude a eu raison de ce beau rêve. Martin ne s'insurge pas, accepte même d'être plus on moins flanqué à la porte de chez lui et décide, pour soigner sa déprime, de traverser le continent sud-américain (Amazonie comprise) avec les moyens du bord.
C'est-à-dire sans moyens du tout. Drôle de thérapie, car le voyage en question, riche de rencontres et de péripéties tragi-comiques, finit par infuser dans le sang du voyageur - et bientôt dans celui du lecteur - une forme de tristesse lucide qui tourne bientôt à la rage. surtout lorsque le passé s'amuse à joindre ses grimaces à celles du présent. Martin, d'une étape à l'autre, ne peut faire autrement que de placer en miroir la vacuité de son existence à lui - de tout temps vouée à la chimère - et l'inanité d'un continent dépossédé de lui-même comme aucun autre.
Qu'on se rassure, Thomsen ne se veut ici ni meneur d'idées, ni dénonciateur, ni analyste de ce qu'il voit : tout juste le bluesman désenchanté d'un monde qu'il a trop aimé, et auquel il s'ingénie à donner, avant qu'il soit trop tard, une voix inoubliable.

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