L'autosatisfaction des élites du Vieux Monde et de leurs publicitaires est devenue si envahissante que l'Union européenne est désormais largement présentée comme un modèle au reste du monde. Pourtant, elle semble toujours moins capable de gagner la confiance de ses propres citoyens et méprise de plus en plus ouvertement la volonté de la population. Personne ne peut dire si cette dérive est irréversible. Mais pour l'enrayer, il faudra commencer par se défaire de nombreuses illusions, plus ou moins volontairement entretenues, à commencer par celle d'une véritable autonomie vis-à-vis des États-Unis. Ce livre veut contribuer à rompre le concert d'échos médiatiques qu'est aujourd'hui l'Union européenne pour en faire un objet de débat et de véritables choix politiques.
L'historien britannique Perry Anderson rassemble ici quinze ans d'observations et de réflexions pour retrouver le fil rompu des grands penseurs politiques de l'Europe. Alternant les points de vue généraux sur l'organisation du continent et sur les réalités nationales vivaces qui déterminent largement son destin, il envisage aussi bien la question des origines historiques de l'Union européenne que les enjeux les plus actuels - comme l'élargissement vers l'Orient. Une partie du chapitre consacré à la France est déjà parue sous le titre La Pensée tiède (2005) ; elle est ici actualisée et replacée au sein d'une réflexion globale sur l'état de la vieille Europe et sa place dans le nouvel ordre mondial.
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