"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans les mois qui suivent les attentats du 11 Septembre, deux jeunes gens, Jeo et son frère adoptif Mikal, lun étudiant en médecine, lautre rompu au maniement des armes, quittent leur bourgade du Nord pakistanais et se rendent clandestinement en Afghanistan pour porter secours à leurs frères musulmans. Jeo laisse derrière lui Naheed, la beauté qui est devenue son épouse, et son père Rohan, veuf inconsolable qui perd peu à peu la vue. Seul réconfort : son jardin superbe. Fondateur dune école, Rohan en a été chassé par les islamistes qui préparent les élèves au djihad. Mikal, amoureux fou de Naheed, a préféré séloigner delle par respect pour Jeo. Mais, très vite, Mikal et Jeo sont séparés, engloutis dans la spirale des affrontements qui opposent Américains et talibans et qui profitent aux seigneurs de guerre.Le Jardin de laveugle est traversé par une telle intensité démotions et un tel souffle poétique que le lecteur en sort ébranlé. Nadeem Aslam met en scène avec une empathie exceptionnelle des personnages bousculés, malmenés par le destin. La mort est omniprésente mais la vie aussi, vibrante de couleurs, de parfums et damour. Ici il ny a quune leçon à retenir, celle de vivre à tout prix.
Nadeem Aslam
Le jardin de l’aveugle
L’après 11 septembre. Deux frères de lait d’une famille ordinaire du Nord du Pakistan partent en Afghanistan pour aller mener la guerre sainte aux côtés de leurs frères musulmans contre l’ennemi occidental. Jeo est étudiant en médecine et pense pouvoir apporter son aide en soignant les hommes à l’arrière du front. Il suit Mikal, djihadiste convaincu, qui veut quant à lui en découdre. Ce que Jeo ignore, c’est que sa jeune épouse, Naheed, est amoureuse de Mikal. L’homme responsable des affectations des soldats de Dieu, ennemi du père de Jeo, Rohan, a décidé de les envoyer tous deux à la boucherie, le plus vite possible afin de se venger du vieil homme.
Une fois partis, ils tombent dans une embuscade. Jeo est tué immédiatement et son corps ramené à son père et son épouse, criblé de balles. Dans un premier temps, Mikal est fait prisonnier par des seigneurs de guerre qui le revendent 5.000 $ aux Américains en le faisant passer pour un terroriste. Il résiste aux « interrogatoires » des Américains qui finissent par le relâcher. Au moment de sa libération, presque par accident, il tue deux soldats américains.
Nous suivons ensuite les périples de Mikal dont la tête est mise à prix par les Américains. Il revient chez les siens, retrouve Naheed, et repart aussitôt en Afghanistan pour tenter de sauver une famille qui l'a accueilli pendant sa fuite.
Parallèlement aux errances de Mikal, Aslam nous fait vivre le quotidien de la famille restée au pays. Les campagnes de désinformation menées dans les deux camps, la brutalité inouïe de part et d’autre, les femmes en permanence en danger par leur simple condition de femme et/ou de veuve, le père de Jeo qui devient aveugle avec pour seule consolation son jardin ; et son autre fils est tué pendant un attentat mené par des djiadistes contre l’école chrétienne où il travaille, la dureté de la vie dans ce pays tiraillé entre les fanatiques et ceux qui souhaitent vivre une foi simple et pacifique, le Pakistan nous apparaît terriblement dur et effrayant.
Ce roman foisonnant nous présente une autre vérité qui ébranle notre vision d’occidentaux sûrs de leur bon droit et soulève le questionnement. Au-delà de la guerre menée par les fanatiques, il met en lumière les difficultés des citoyens ordinaires, et plus encore des femmes, à vivre en paix, au propre comme au figuré, tandis que les intégristes tentent d’imposer une pratique de la foi intransigeante, au prix de leur propre vie ou de celle d’autrui.
L’écriture d’Aslam éminemment poétique adoucit magnifiquement le propos parfois si dur du roman. L’histoire d’amour entre Naheed et Mikal, faite de rendez-vous manqués et d’espoir inébranlable qui le parcourt d’un bout à l’autre comme un fil rouge finit de faire de ce roman un conte des mille et une nuits moderne qui tient le lecteur en halène et souylève en permanence les sentiments les plus divers.
Résumé : L’auteur nous plonge dans le Pakistan et l’Afghanistan d’après 11 Septembre 2001 à travers le destin de plusieurs personnes d’une même « famille ». L’histoire suit son cheminement à travers le parcours des différents protagonistes : le père, figure emblématique malade, les fils, adorés et à la recherche de leur voie, les filles, cherchant une once de liberté, la belle-famille, à prendre en compte. Et en toile de fond, l’ensemble des thématiques centrales de cette période : l’islam, les Américains, les clans tribaux, les islamistes, les chrétiens,….
Avis : Que dire… J’ai pris une claque. Je ne pensais pas pouvoir tomber sous le charme d’une histoire parlant d’amour, de ces différents aspects et de ces déclinaisons. Ce livre est une hymne à la vie….Toujours rattrapée par la mort. Une histoire d’amour confrontée à l’amitié, les traditions, la guerre… Mais c’est aussi bien plus que ça : un livre plein de poésie, de brutalités, d’injustices, de petits espoirs. Et la fin, magnifique, j’avais un peu peur de sa brutalité, mais elle est à l’image du livre : elle est touchante.
C’est un ouvrage très beau que je recommande fortement. Je le redis, ce livre est touchant sur tous les thèmes qu’ils abordent : la guerre, la famille, la maladie, l’amour.
En définitive un coup de cœur.
Violence et émotion sont les deux mots que je retiendrai pour qualifier ce livre qui traite d'un sujet extrêmement difficile puisqu'il raconte l'après 11 septembre au Pakistan. Et pourtant, l'auteur a su écrire un roman intéressant qui ne tombe pas dans les lieux communs et qui présente ce qui pousse chaque camp à agir ainsi sans influencer le ressenti des lecteurs ; ce qui démontre à mes yeux la qualité et l'adresse de l'écriture de cet écrivain que je ne connaissais pas. Contrairement à la plupart des romans, ce livre n'a pas de personnage principal ni de héros. L'auteur a choisi de présenter l'évolution de plusieurs personnages traités à égalité tout au long du roman ce qui peut parfois dérouter un peu le lecteur puisqu'on passe d'un personnage à un autre. Mais c'est également ce qui contribue à faire de ce livre un roman complet, les sentiments de chacun étant suffisamment décrits pour que le lecteur puisse se mettre à la place du personnage tout en gardant une certaine pudeur dans les descriptions et les mots utilisés. Autre facette de ce livre : la description de la violence humaine, de ce que chaque camp est prêt à sacrifier pour que sa parole et sa façon de voir l'évolution du monde soit prise en compte et adopter par le monde entier. Comment réagirions-nous dans une telle situation ? Personne ne le sait avant de l'avoir vécu. Mais l'auteur soulage quelque peu la conscience du lecteur en lui montrant qu'il existe encore des personnes, qui au-delà de ce qu'elles peuvent vivre, de ce qu'elles peuvent penser des agissements de chacun, respectent encore la vie de tout un chacun et sont prêtes à les aider quoiqu'il leur en coûte. Ce livre vous gênera probablement un peu, perturbera la vision que vous aviez de ces affrontements, vous obligera à vous poser des questions et vous laissera sûrement sur votre faim (puisque l'auteur laisse le lecteur imaginer ce qu'il est arrivé à l'un des personnage) mais n'est-ce pas là l'objectif de ce type de livre ? A vous de juger. Où plutôt à vous de voir car l'auteur ne porte pas de jugement sur l'histoire qu'il raconte mais donne simplement à voir ce qui peut se passer dans une partie du monde.
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