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Le hasard et la mort

Couverture du livre « Le hasard et la mort » de Gerard Lepinois aux éditions Cahiers De L'egare
Résumé:

Un coup de dés jamais n'abolira le hasard, mais il suffit d'un seul pour le faire exister. Pour faire exister quoi, au juste ? Certainement pas, hypostasiés, le hasard ou la fortune. Et si ce qu'on appelle hasard était coextensif aux innombrables coups de dés qui en relèvent ? Y a-t-il d'abord,... Voir plus

Un coup de dés jamais n'abolira le hasard, mais il suffit d'un seul pour le faire exister. Pour faire exister quoi, au juste ? Certainement pas, hypostasiés, le hasard ou la fortune. Et si ce qu'on appelle hasard était coextensif aux innombrables coups de dés qui en relèvent ? Y a-t-il d'abord, dans l'existence très en général, autre chose que des coups de dés (même s'ils se passent de dés et ne prennent pas forcément la forme de coups) ? Localement, il semble bien y avoir des nécessités ou, sur un autre plan, des mérites, mais que subsiste-t-il d'eux à l'échelle impensable de la pluralité des mondes ? À remarquer qu'en tant que paysans, attachés au mieux à la localité terre, il est heureux que nous puissions essayer de nous raccrocher à quelque nécessité ou mérite, car vivre un "pur" hasard incessant risquerait fort de nous disloquer l'entendement et le reste. Mourir, c'est au moins devoir être arraché à notre échelle humaine (je ne me risquerai pas à dire que c'est en changer). Le problème, c'est que nous y tenons beaucoup à cette échelle, à cette mesure de toutes choses : aux aléas et aux nécessités, aux mérites et aux démérites, etc., de l'existence humaine. Il semble à nombre d'entre nous que cela vaut beaucoup mieux que rien, puisque mourir condamne pour eux à l'inexistence. "Rien" est ce drôle de mot qui, étymologiquement, dit la chose pour en arriver, dans notre langue, à dire la non-chose. Il suggère à sa façon que nous n'arrivons pas à penser la mort autrement que comme une négation de nos choses (êtres, affaires, faits, etc.). "Néant", si on s'en tient à son étymologie, est pire encore, car il peut signifier"non-race". Pourtant, nos choses sont bel et bien hasardeuses. Intégralement, aucune nécessité ne les ordonne et aucun mérite (ni démérite) n'en rend compte ; loin s'en faut.

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