Les trésors de la rentrée littéraire dénichés par les lecteurs
Les trésors de la rentrée littéraire dénichés par les lecteurs
Quand les femmes peintes et sculptées se rebellent !
Voilà que les femmes présentes dans le temple de l’art français, le Louvre se mettent en grève. Faire disparaître leur corps est LA réponse à leurs problèmes. Mais pourquoi ont-elles pris une telle décision ? Une femme, les entend et les comprend, mais elle n’est pas écoutée, c’est une "simple" femme de ménage, jusqu’à ce que...
Avec une histoire un brin rocambolesque, teintée d’humour, Zelba vient ici aborder des sujets très actuels tel que le harcelement de rue par exemple.
Exploité, objectivé, le corps des femmes a de tout temps fait couler beaucoup d’encre. Se pencher sur l’Histoire de l’art et ses oeuvres dans l’espace public en donne une lecture bien particulière. Soumission et humiliation sont au rendez-vous. De quoi ensuite élargir le débat.
Graphiquement, le trait est épuré. Niveau couleur, on est sur de la bichromie. Des décors, bien travaillés, parti pris sûrement obligé, on est quand même au Louvre ! De belles aquarelles pour représenter les œuvres.
Dans cet album décalé, on rit, on s’émeut, on s’instruit mais surtout, on réfléchit !
Gros coup de cœur pour «Le grand incident » de Zelba !
Honnêtement, je ne savais pas trop à quoi m’attendre à la lecture du pitch : un conte fantasti-comique sur la sexualisation des femmes dans les œuvres d’art, tout un programme ! J’ai donc commencé ma lecture un peu sceptique. Et quel WAOUH ! J’ai adoré ! C’est un subtil mélange d’humour et de réflexion sur l’égalité hommes-femmes au travers d’une histoire en plein musée du Louvre.
C’est une bande dessinée facile à lire mais qui fait réfléchir. Cette géniale rébellion des femmes nues dans les œuvres d’art est à mettre entre toutes les mains pour faire évoluer la société ! Je trouve que cette bande dessinée est un coup de génie !
Une BD qui porte la voix de celles que l'on entend pas, ici les représentations de nu des figures féminines au musée du Louvre. Quand ces dernières décident de se mettre en grève et de disparaitre pour qu'enfin on les respectent, c'est tout le musée qui est sans dessus dessous et qui doit se réinventer.
Cette lecture très féministe redonne une voix à la figure féminine dans l'art et surtout montre la différence de perception de la nudité qu'elle soit féminine ou masculine. L'auteur et dessinateur Zelba montre qu'avec quelques coups de crayons et une prose plutôt recherchée, on peut redonner un sens et un pouvoir aux figures habituellement délaissées. Un pari osé mais qui fonctionne plutôt bien !
La résistance s’organise au musée du Louvre où des femmes nues exposées (sculpture et peinture) décident de ne plus se laisser voire pour protester contre les comportements et le manque de respect. Il y a le feu : débandade et panique vont obliger à prendre des mesures décalées, radicales. La nudité va s’imposer comme la solution dans un premier temps pour les visiteurs hommes et finalement pour une réelle égalité des sexes, à tous les visiteurs, promeneurs, responsables du Louvre.
Zelba prop(ose) un « chamboule tout » brillant avec l’histoire qu’elle nous offre, et des choix graphiques (et de coloration) qui sont dans la tonalité du récit.
Le consensus des lecteurs qui se dessine sur l’intérêt et le plaisir de lire cette BD est à saluer d’autant que Zelba sait mettre le doigt là où il faut pour titiller certaines conceptions ou habitudes.
PS : au fait … pourquoi ce sont souvent les femmes qui sont nues dans les tableaux ? Réponse de Bonnard (Pierre) dans le très bon film qui arrive sur les écrans de cinéma (« Bonnard, Pierre et Marthe ») : parce que les femmes ne peignent pas (nous sommes au début du XX ème siècle) et que ce sont les hommes qui peignent … (pas tout à fait vrai ; mais assez représentatif !).
Un film qui donne aussi un souffle de liberté créative dans des rapports affectifs puissants, même si compliqués.
Une fable sous forme de BD qui puise ses sources dans le réel
Les visiteurs font la file devant le musée du Louvre, mais depuis peu, pour pouvoir y rentrer, les règles ont changé. En réponse aux œuvres et statues féminines dénudées, une étrange solution a été trouvée. Elle est loin d'être au goût de tout le monde.
J'ai passé un très bon moment avec cette bande dessinée qui mêle humour, histoire de l'art et féminisme ! Je pense que c'est un cadeau idéal pour quelqu'un qui apprécie ces trois points.
L'autrice présente cette histoire comme un conte "fantasticomique" et c'est ce qui peut surprendre au départ car certaines situations dépassent toute vraisemblance... Mais des personnages hauts en couleur, un sujet qui nous touche toutes et tous (le regard des hommes sur le corps des femmes) et des informations passionnantes sur de grandes œuvres du Louvre font que j'ai été conquise !
Cela me donne envie d'aller me promener du côté du Louvre et d'observer certaines œuvres avec complicité maintenant qu'elles m'ont livré un petit bout de leur historique !
Premières pages. Le Louvre. De sexe féminin, c’est comme d’habitude. En revanche, de sexe masculin… Vous vous déshabillez entièrement. Et la visite se fera dans cette tenue…
Effet de surprise réussi, la curiosité prend le relais.
Dans une classe, trois lycéens se permettent des gestes et des propos déplacés envers les nus féminins. Comme par hasard, ils s’appellent Dovadeau (allusion à Davodeau ?), Berberion ( Berberian ?) et Burieux (Durieux ?)…
Toujours le sourire, mais on sent que le propos est grave : la question du corps de la femme, exposé et soumis aux regards et aux dérapages.
C’en est trop pour les statues qui se révoltent. Car en l’absence du public, elles échangent entre elles. Térésa, la femme de ménage, les chouchoutent depuis plus de 30 ans. Elle les connait, dialogue avec elles, les dispute quelquefois, surtout les nus masculins, bien misogynes : « Vous ramenez tout à votre kiki rikiki »
Elle comprend aussitôt la gravité de la situation et tente d’alerter la Direction.
Une drôle de direction ! Les jumeaux Darlin, le frère et la sœur, Charles et Charline. C’est la famille « nez pointu ». Ils changent les rôles quand c’est nécessaire, car l’une sait bien communiquer, l’autre sait bien commander.
Ils virent Térésa mais s’aperçoivent le lendemain que les statues sont devenues transparentes, les personnages féminins et nus des tableaux, également…
Que faire ?
Comment dissimuler ce « grand incident », comment le résoudre ?
Scenario très original et bien mené.
Les personnages sont bien campés et crédibles, même s’ils sont caricaturaux. pour bien faire passer le message. Cela convient parfaitement à la tonalité du récit.
Une mention spéciale pour Térésa, personnage à la fois direct, tendre et simple. Et pourtant, c’est elle qui pose le bon diagnostic.
Le graphisme est surprenant, dominantes roses, grises et bleues, absence de cases. Elle indique la liberté et la fantaisie du récit : cela peut déborder de tous les côtés, à n’importe quel moment.
Le trait est esquissé en quelques coups de crayon, il met surtout en valeur l’expression du personnage. Les décors du Louvre, des rues de Paris, des troquets sont eux aussi, esquissés, mais en même excessivement justes. La reconnaissance est immédiate.
Ce que j’ai trouvé le plus intéressant, c’est le contraste entre les vivants et les statues : tous les protagonistes sont moches, et les statues sont belles et davantage valorisées par les traits bleus.
Une alchimie très réussie d’humour, de poésie, de fantaisie et de sérieux. Quels regards sur le corps des femmes, à travers les statues exposées ?
C’est aussi une réflexion à propos de l’art : pourquoi les femmes représentées sont aussi souvent nues, offertes, soumises ?
Zelba y répond en partie via Charline : « le grand incident nous a permis de remédier à cela, d’aborder la nudité autrement, renverser les schémas connus. »
Originalité, réflexion et humour.
Une réussite !
Roman graphique savouré dans le cadre du Jury Fnac / France inter.
https://commelaplume.blogspot.com/
Dans un Paris pas si lointain un homme et son père âgé sont confrontés aux nouvelles règles d’accès du Musée du Louvre. Désormais les hommes doivent se dévêtir afin d’entrer dans le musée le plus célèbre du monde !
Mais quels évènements ont pu mener à une telle révolution ?
Zelba propose une bd facétieuse et intelligente pour parler de la place des femmes dans l’histoire de l’art dans cet album de la collection Louvre éditions.
Et si les oeuvres féminines du musée se rebellaient et faisaient grève à cause de siècles de sexualisation et de mépris pour les artistes femmes ? Dans cette bd drôle et subtile Zelba imagine un scénario original et fantastique où les oeuvres se confient à l’oreille d’une femme de ménage, où un jeu de travestissement se joue à la direction du musée, et qui permet d’apprendre des détails sur des oeuvres et les artistes présentes dans les collections. C’est amusant et très finement amené, bref, l’un des albums les plus réussis de cette collection entre Futuropolis et le Louvre.
Un album épatant, à ne surtout pas rater. Un coup de coeur évident et un des meilleurs albums de l’année pour moi.
Á lire absolument ! C'est drôle, très drôle et pourtant le sujet est très sérieux. C'est le troisième album de Zelba, une autrice que je vous invite vraiment à découvrir !
C'est un conte "fantasticomique" qui nous est proposé dans cet album copublié dans la collection Louvre. Il porte un regard critique à la sexualisation du corps féminin.
Le Louvre doit fermer ses portes pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale. En cause : le grand incident !
Teresa, femme de ménage depuis plus de trente ans avait bien essayé de mettre en garde la direction du musée et de faire passer un message à Charles-Henri Darlin ! Mais en vain, sa seule réponse avait été d'être virée sur le champ. Elle leur avait expliqué pourtant qu'une révolte des statues féminines se préparait car elles en avaient marre du manque de respect et des attitudes et regards lubriques.
On n'avait pas daigné l'écouter.
Mais le souci est que les statues sont passées à l'action, rejointes par toutes les représentations féminines dévêtues... En effet, elles disparaissent littéralement de tout regard, elles sont devenues invisibles.
Que faire pour y remédier ? Teresa apportera sans doute la solution...
Original comme scénario, n'est-ce pas ?
Zelba aborde avec beaucoup d'humour et de légèreté la place des femmes dans notre société à travers l'histoire de l'art de la nudité fénminine.
Pourquoi au fil du temps, dans l'art, la femme est-elle représentée soumise, offerte aux regards des visiteurs et parfois pires non consentantes ce qui pourrait être exposé dans une salle de "viols"? Pourquoi la nudité féminine est-elle si souvent sexualisée? Pourquoi aujourd'hui une femme se fait encore siffler dans la rue et est comparée à un objet ? Oui pourquoi systématiquement y a-t-il un jugement et confond-t-on nudité et sexualité ? Une autre question soulevée, pourquoi y a-t-il si peu de femmes peintres exposées ? Au Louvre , elles ne sont que 29.
Zelba a peut-être trouvé une solution cocasse pour renverser ce schéma de la nudité ...
J'adore le dessin et le trait pour ses personnages. En rouge ou en bleu, on retrouve le Louvre, les oeuvres fidèlement représentées, le trait noir reprend le récit fictionnel. Á noter l'idée intéressante des "frères" Charles-Henri et Charline-Henriette Darlin.
Beaucoup de drôlerie, des dialogues savoureux. Une très belle réussite.
Énorme coup de coeur ♥♥♥♥♥
Les jolies phrases
Cacher les femmes nues ne fera pas évoluer le regard des hommes.
Avant d'être historienne d'art je suis une femme. Et en tant que femme, je ressens parfois un malaise face à la nudité féminine telle qu'elle est représentée dans l'art ancien. Contrairement au corps masculin dont la nudité est, la plupart du temps, un signe de courage et de force virile... le nu féminin est fréquemment abandonné aux poses de soumission ou d'humiliation.
https://nathavh49.blogspot.com/2023/08/le-grand-incident-zelba.html
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J'aime bcp l'expression de "chamboule tout" tout à fait approprié pour ce roman graphique original.