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«Nous, linguistes de France, de Belgique, de Suisse, du Canada, sommes proprement atterrées par l'ampleur de la diffusion d'idées fausses sur la langue française.» Les Linguistes atterrées Les discours sur les «fautes» saturent quasiment l'espace éditorial et médiatique contemporain. Mais la différence entre une faute et une évolution, c'est la place qu'elle occupera à long terme dans l'usage. Et l'usage, ça s'étudie avec minutie. C'est le travail des linguistes. Face aux rengaines déclinistes, il devient indispensable de rétablir la rigueur des faits. Non, l'orthographe n'est pas immuable en français. Non, les jeunes, les provinciaux ou les Belges ne «déforment» pas la langue. Oui, le participe passé tend à devenir invariable. Non, le français n'appartient pas à la France. Oui, tout le monde a un accent, voire plusieurs. Dix idées reçues sur la langue, et surtout trente propositions pour en sortir.
Voici un nouveau numéro des Tracts de Gallimard dont le ton peut parfois irriter par son manque de nuance. Dans celui-ci, on observe un ton d’analyse plutôt qu’un éditorial. Les auteurs.trices suivent un fil riche et passionnant : l’apport de la recherche et de sa logique pour comprendre la langue. Une par une, les dix idées les plus répandues sur le français (l’orthographe se perd, l’invasion de l’anglais, la poids de l’Académie française sur les règles…) sont détricotées pour sortir du raccourci facile et apporter du recul pour saisir chaque question. On revient alors sur l’histoire de la langue, les stéréotypes qui l’ont figée parfois (notamment cette expression « la langue de Molière »). Il y a un apaisement qui apparaît et une approche ludique qui est proposée. On peut appréhender autrement sa propre langue et se réjouir de son évolution sans y voir des errements et une chute inévitable. L’essai, avec son ton clair et son écriture vive (car bourrée d’idées, de propositions et de références), tente d’éloigner la langue à la question d’identité. La langue, celle écrite et parlée (de très bons paragraphes sur l’importance de l’oralité s’y trouvent), est alors une matière vivante, non pas un pilier d’un édifice national. Les auteurs.trices proposent l’entrée de la recherche linguistique dans l’éducation, l’ouverture à la francophonie. On termine ce livre avec en voyant autrement comme le dit très joliment la dernière phrase : « Si, au lieu d’inculquer les comment, on encourageait les pourquoi pour faire découvrir les vraies règles de la langue?«
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