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« Le communisme a tout autant été désarmé par ses adversaires socialistes et de droite, dans un contexte général d'offensive néolibérale, qu'il s'est désarmé lui-même, en abandonnant l'ambition de représenter prioritairement les classes populaires et de promouvoir des militants issus des groupes sociaux démunis. Pour saisir ce basculement, son ampleur, ses causes et ses conséquences, il est essentiel de ne pas en rester à l'analyse des résultats électoraux sur laquelle se concentrent les commentateurs pressés.
Comprendre le déclin du PCF nécessite de dépasser le travail de comptage (moins d'adhérents, moins d'électeurs, etc.) qui favorise des commentaires en termes d'"inadaptation" décrivant un parti qui ne serait plus "en phase" avec la société contemporaine et condamné à disparaître.
En rester au constat du déclin inéluctable de cette organisation fait manquer l'essentiel :
La possibilité d'une réflexion sur les difficultés à construire une organisation militante en prise avec les milieux populaires. Analyser le déclin d'un parti qui avait historiquement réussi à produire une élite politique ouvrière est une manière d'interroger en creux les conditions de possibilité d'un outil de lutte collectif contre l'exclusion politique des classes populaires.
Cette revisite de l'histoire récente du PCF relève ainsi d'un enjeu majeur pour la gauche et la "gauche de la gauche" dans un contexte de décrochage de ses organisations avec les groupes populaires. » Appuyé par une enquête menée dans différents territoires et par l'exploitation d'archives internes, ce livre analyse l'évolution du PCF depuis les années 1970. Il montre comment, au-delà des transformations sociales touchant les milieux ouvriers, les stratégies politiques à l'oeuvre marginalisent les classes populaires au sein de l'organisation. Contre la vision d'un déclin lent et « naturel » du PCF, le désengagement communiste s'effectue de façon conflictuelle, dans le cadre d'une lutte de l'appareil central qui, en traquant toute divergence interne, provoque des départs massifs de militants. Prêter attention à ce qui se passe à « la base » permet de rendre compte des transformations des manières de militer dans un contexte de fragilisation du mouvement ouvrier et d'offensive néolibérale.
Sociologue, Julian Mischi est notamment l'auteur de Servir la classe ouvrière. Sociabilités militantes au PCF (PUR, 2010), ouvrage portant sur la période d'influence du communisme français. Son nouveau livre explore les suites de cette histoire.
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