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Le collège Calvin, histoire d'une architecture ; XVIe-XXe siècle

Couverture du livre « Le collège Calvin, histoire d'une architecture ; XVIe-XXe siècle » de Pierre Monnoyeur aux éditions Slatkine
  • Date de parution :
  • Editeur : Slatkine
  • EAN : 9782832103470
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Le Collège fondé par Calvin constitue un élément apprécié du paysage urbain de la vieille ville de Genève. Il incarne également l'oeuvre du réformateur. Son architecture et sa sculpture restent cependant mal connues d'un point de vue historique. Commençant avec la seconde Renaissance pour se... Voir plus

Le Collège fondé par Calvin constitue un élément apprécié du paysage urbain de la vieille ville de Genève. Il incarne également l'oeuvre du réformateur. Son architecture et sa sculpture restent cependant mal connues d'un point de vue historique. Commençant avec la seconde Renaissance pour se terminer au XXe siècle, ce livre enrichi d'une iconographie passionnante et le plus souvent inédite démêle l'aventure d'une construction qui fut inscrite, en 1921, dans la première liste des monuments à protéger dont Genève se soit dotée. Au XVIe siècle, le Collège et l'Académie se composent de deux ailes en forme d'équerre dont les charpentes sont remarquables. Les clefs de voûte de l'escalier monumental rappellent les trois langues chères aux humanistes et à la Réforme latin, grec, hébreu. Trois colonnes polychromées à drôleries se dressent dans la Grande Salle. L'avant-corps central s'inspire directement du Louvre de Henri II. Son fronton et ses allégories ont un style reconnaissable entre tous : celui de Jean Goujon, le sculpteur alors le plus en cour à Paris. Au XIXe siècle, l'architecte Louis Viollier restaure ces deux bâtiments usés par le temps qui, sans lui, auraient été détruits. Comprenant leur importance, il invente un style néorenaissant. Il redonne vie à la couleur, utilise la brique et la pierre jaune de Neuchâtel, respecte le péristyle, les charpentes, l'avant-corps, le fronton, et les restes marquants que les siècles précédents ont laissés. Viollier a réuni des morceaux d'architecture de manière cohérente et plausible, dans une même unité de style, sans qu'ils paraissent des membra disjecta. Sa réalisation s'apparente à ce que font alors différents musées des monuments nationaux européens : il faut trouver un sens aux fragments archéologiques conservés, les organiser dans des suites logiques et chronologiques, dans un environnement crédible, en théâtralisant les installations si nécessaire. En jetant un pont entre le XVIe et le XIXe siècle, Louis Viollier agit de même, forçant parfois le trait ici, recomposant là, comme un conservateur soucieux d'harmoniser ses collections. Il crée un monument historique au sens où sa génération l'entend. Voilà peut-être pourquoi, alors qu'elle fut en son temps très critiquée, et même modifiée en 1959. Son intervention est aujourd'hui largement restaurée. Désormais, Viollier est partout, des soubassements au faîtage, de l'aile de 1558 à celle de 156l, des parements en pierre jaune à ceux en braque rouge : même les parties du XVIe siècle paraissent encore de lui.

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