"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La population de Coudekerque-Branche, dans la banlieue de Dunkerque, s'inquiète. La police est sur les dents. Les rives du canal ne sont plus sûres. Par trois fois, un déséquilibré a agressé des promeneurs et les a jetés à l'eau. Un employé sans histoire, un SDF et un vieil homme sont morts noyés victimes de ses agissements. L'homme semble choisir ses victimes au hasard et nargue la police en écrivant des lettres dans lesquelles il annonce qu'il va frapper à nouveau pour débarrasser la ville des "inutiles".
Les éditions Ravet-Anceau, sans leur faire injure, ne révolutionnent pas le genre policier, mais quasiment à chaque fois, le roman policier qu'on tient entre les mains fait passer un très bon moment. Sans faire beaucoup de bruit, cette maison bâtit un catalogue divers et riche. En fait, lorsque je me promène dans les rayons de la bibliothèque, j'ai tendance à prendre facilement l'un de leurs livres, sachant que je ne serai pas déçu. Cette fois-ci, ça a encore marché.
L'histoire de Sandrine Berthier est plaisante en grande partie grâce à ses personnages, qui, étonnamment ou pas -est-ce volontaire ?- ont pour beaucoup des noms commençant par la lettre D : Decanter, Demol, Duval, Duport, Deleu, Delobel, Delaeter, Després -je ne sais pas si le remraquer pendant ma lecture fait de moi un type étrange ou si c'est normal. Elle sait camper des personnes simples, pleines d'humanité, le commissaire qui chouchoute ses hommes en est un bel exemple, qui ont des rapports sains. Il souffle, malgré les victimes et l'enquête qui piétine, comme un air de bonté : "Les gens du nord..." disait un chanteur. Et un peu d'humour et de légèreté apportent un plus indéniable qui conforte la bonne ambiance du roman. Parfois un peu trop de bon sentiment, notamment avec Barney, le chien d'une victime, fait sourire, mais c'est dans le ton, absolument pas rhédibitoire, plutôt marrant et décalé dans le polar qui joue plus souvent le cynisme que la bonté.
Il reste que, passé cette ambiance chaleureuse, les flics doivent travailler et trouver le tueur, ce qui n'est pas aisé. Bon, j'avoue m'être douté du nom du coupable assez nettement avant la fin, mais cela n'a pas altéré mon plaisir de lire ce polar jusqu'au bout.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !