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Nommés « scribes des contours » par les textes, les dessinateurs seront à l'honneur dans cette exposition qui tentera de les situer dans la société égyptienne et d'en montrer des réalisations, que ces dernières soient des commandes officielles ou des oeuvres d'inspiration spontanée. Par « dessin » en Égypte ancienne, s'entendent les arts de surface ou arts graphiques, à savoir le dessin, la peinture et la gravure, par opposition aux arts du volume (l'architecture et la sculpture). Dessinateurs et peintres étant nommés les « scribes des contours » ; le dessin dans l'Égypte antique peut être considéré comme l'art du contour. Plus qu'au seul dessin, l'exposition introduira le public à l'art égyptien - bidimensionnel - : ses conventions, ses techniques, ses pratiques, ses fonctions et ses usages. Les Égyptiens accordent toujours une place prépondérante aux formes et aux figures, remplies ou non d'aplats de couleurs. Constatant cela, on ne peut s'empêcher de rapprocher cet art des formes de l'écriture hiéroglyphique, composée de figures juxtaposées et interconnectées. En s'appuyant sur les recherches les plus actuelles, « L'art du contour » tentera de mettre en évidence les liens et les différences entre l'écriture et le dessin égyptiens, entre les hommes de lettres et les artistes. Le simple fait que les Égyptiens utilisent le même terme pour « écrire » et « dessiner », à savoir le verbe sesh que l'on peut traduire plus généralement par « tracer », et donc que les termes pour « scribe » et « dessinateur » soient formés sur cette même racine, en dit long sur l'interpénétration de l'écrit et du dessin. Les oeuvres et le discours tenteront sinon d'exposer, du moins de soumettre à l'étude le niveau de qualification littéraire et artistique des « scribes des contours » selon les époques et les circonstances, et leur place dans la société. Sachant qu'ils savaient incontestablement écrire, dans quelle mesure savaient-ils lire ? Étaient-ils les seuls détenteurs du savoir-faire pictural ? Quel était leur part de responsabilité et d'inventivité dans la réalisation des tableaux religieux aux thèmes très canoniques, notamment vis-à-vis des scribes que l'on imagine dépositaires de la mémoire écrite et sacrée ?
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