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« La peinture est une image qui se transforme, parce qu'avant tout c'est le regard qu'on pose sur elle qui lui donne la vie » Des mois... Il faut des mois pour arriver à copier une oeuvre, pour pousser l'observation à son sommet, à son pic d'intensité et d'endurance. Il faut donc se transformer, et tout reprendre à zéro de ce que l'on sait sur ses propres capacités. Devenir une éponge rétinienne à temps plein. Se mettre en apnée. Ici, ce pan de mur est fissuré, ce coin de visage est dans l'ombre, cette fleur est un peu fanée, cette lumière n'est pas si forte, cette couleur n'est pas celle que l'on croit. Le travail d'Anne-Marie Mallet est à chaque fois une plongée dans une oeuvre comme on n'en pratique jamais nous-mêmes.
Ce n'est pas tant admirer le travail de copie des maîtres de la Renaissance qui est intéressant dans ce livre, parce que c'est faux et surtout parce que ça ne changerait rien ou presque à notre maladie du regard rapide en surface ; non, c'est simplement qu'il nous est ici présenté quelqu'un qui dialogue avec des oeuvres d'art, et qui prend tout son temps pour cela.
La copie est-elle un art ? La réponse est « oui » quand on prend conscience du travail minutieux, exigeant qu'elle requière. Mais surtout, elle part d'une connaissance approfondie d'une oeuvre pour aller vers la connaissance de soi. Elle articule le geste et la pensée, le savoir faire et le savoir devenir.
Comme le dit Martial Gerez, « [...] la copie est une étape inhérente à l'apprentissage de soi. »
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