"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Qu'est-ce qui a bien pu pousser Pauline, brillante étudiante en classe préparatoire, à mettre fin à ses jours dans son lycée ? Maya Van Hoerenbeck, fine psychologue, est envoyée à Sète par la cellule Cornelia. Mais, à la Rédemption, on étouffe déjà l'affaire. La proviseure parle d'accident. Pire, le sinistre M. Bertholon professe sa haine des usurpateurs, ces élèves de basse extraction qui se mêlent à l'élite. Car Pauline n'avait pas les codes, la sécurité et la nonchalance de ses camarades des beaux quartiers. Pur produit de la méritocratie, elle a commis l'impensable : rêver d'un autre avenir. Sidérée par ce qu'elle découvre, Maya voit ses propres fantômes ressurgir. Cette ville, ce lycée, cette petite souris broyée par le système, ravivent un passé presque englouti... Thriller psychologique captivant, La souris qui voulait sauver l'ogre nous plonge sans répit dans un univers aussi exclusif qu'impitoyable. Suivez Maya et son équipe de choc dans une première enquête passionnante !
Françoise Guerin commence certainement une nouvelle série littéraire de thrillers psychologiques, la cellule Cornélia, avec son duo de choc, Maya, psychologue et Sidney, psychiatre, enquêtant sur des suicides. C’est une façon pour l’écrivaine d’immerger son lecteur dans un univers où le sujet est particulièrement d’actualité et où le travail de prévention peut être nécessaire pour éviter les récidives. Ce thriller est très réussi apportant des pistes de réflexions concernant les suicides adolescents.
Brins d’histoire
Maya Van Horenbeck, psychologue chercheuse, pratique des autopsies psychologiques sur des suicides répétées dans des institutions ou entreprises, pour la Cellule Cornelia. Elle dépend à la fois du Ministère de la Santé et de la Recherche Universitaire. Son double au travail, c’est Sidney Moore, un Canadien actuellement immobilisé. Maya enquête grâce à son travail de recherche et sa mission de prévention des récidives ou de contagion suicidaire. (L’effet Werther, en somme)
Pauline Cassan s’est suicidée dans son lycée, trois semaines plus tôt. Sa mort est le troisième suicide depuis deux ans dans l’établissement. L’enquête de Maya la dirige seule dans Sète. Seulement, cette ville est aussi celle de son enfance. Et, depuis neuf ans, elle a coupé complètement avec sa famille.
Comment Maya va pouvoir continuer son autopsie psychologique sans affronter de nouveau son passé ? La souris qui voulait sauver l’ogre de Françoise Guerin nous invite à le découvrir.
Ton particulier de la narration
Le "tu" de la narration est surprenant. On ne comprend pas à quoi il sert, sauf à mettre encore plus de distance entre le lecteur et ce personnage. Car, aucune identification n’est possible. Le personnage évolue et on le regarde de deux fois plus loin, à notre tour. Par conséquent, il impose un rythme jamais relâché à Maya qui doit sans cesse continuer son enquête. Ce tutoiement embarque directement au plus proche de la jeune fille morte, depuis longtemps engagée dans une écologie soucieuse de préservation du vivant et des plus faibles.
En brillante étudiante, Pauline a intégré un lycée pour l’élite où Maya n’est absolument pas bienvenue. Bien qu’elle n’en connaisse pas les codes, l’étudiante s’est acharnée à faire reconnaître sa place singulière. Seulement elle est tombée d’un toit. Agression ou suicide, l’enquête se charge d’en révéler le mystère.
Thriller incontestable !
Françoise Guerin mélange subtilement les éléments de l’enquête sur Pauline au passé de son enquêtrice, Maya. Elle décrit avec beaucoup de réalisme le milieu scolaire, les harcèlements, les phénomènes de groupes adolescents, l’alcoolisme et la concurrence qui sévit dans ces classes préparatoires.
Avec sa maîtrise du thriller, Françoise Guerin distille habilement les éléments qui maintiennent le lecteur en haleine. Avec le souci de convoquer dans la scène finale, les émotions qui, non seulement délivrent des clefs de compréhension de l’acte de la jeune femme mais aussi permettent de baliser des éléments de prévention pour éviter ce geste irrémédiable.
Voix très singulière
Psychologue clinicienne de métier, Françoise Guerin signe des thrillers engagés sur des faits de sociétés, comme pour son précédent sur l’hôpital. Elle a aussi écrit des nouvelles, adaptées à l’écran par la série Lancaster, incarnée par Richard Berry. Mais, le ton particulier de ce roman tient dans les analyses que Maya, par sa fonction particulière, distille au fur et à mesure de l’évolution de son enquête. Ainsi, la psychologie s’invite pour expliquer, décortiquer et appréhender les causes et les remèdes de tels éléments sensibles pour la jeunesse ou plus généralement sur notre façon de réagir.
En conclusion,
Dans La Souris qui voulait sauver l’ogre, Françoise Guerin pratique, avec un suspens qui ne faiblit pas, la prévention en démontrant les mécanismes du suicide adolescent et des harcèlements scolaires. Et, pourtant c’est un thriller très efficace. Une magnifique réussite !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2024/03/06/francoise-guerin-la-souris-qui/
Une enquête de la cellule Cornelia qui intervient après le suicide d’une adolescente. Le sujet ne va donc pas être des plus réjouissant dans ce nouveau roman de Françoise GUERIN.
J’ai aimé retrouver sa plume efficace et qui m’a tenue en haleine jusqu’à la fin des 520 pages de cette première enquête.
J’ai aimé que le récit mêle enquête sur le suicide de Pauline et le passé de l’enquêtrice Maya. Car on ne devient pas psychologue dans cette cellule par hasard.
J’ai aimé découvrir Pauline à travers les récits de ses camarades, ses parents, ses ami-es. Mention spéciale à la soeur Domino au plus près du terrain.
J’ai détesté la cheffe d’établissement qui ne veut surtout pas faire de vague et le prof de philo qui outrepasse sa mission.
J’ai eu de la peine pour le CPE aux premières réactions imprévisibles mais qui se calme peu à peu.
On ne peut faire autrement que de ressentir de l’empathie pour les parents de Pauline et sa soeur qui ont poussées leur enfant vers une vie meilleure.
Bien évidemment, il est question du suicide et des multiples causes qui amène un-e ado à mettre fin à ses jours. Et j’ai aimé qu’il n’y ai pas une seule et unique cause mais un enchevêtrement de circonstances.
A ce propos, il est bon de répété qu’un numéro vert permet de trouver de l’aide : le 3114.
J’ai été étonné qu’il n’y ai pas de jugement de la part de Maya l’enquêtrice sur les différentes situations problématiques qu’elle croise, les aberrations du système, les choix des personnes.
J’ai aimé son chien, Mrs Robinson, qui l’accompagne partout, car Robi ne supporte pas de rester seule.
Un roman dans lequel il est question de la pression mise sur les élèves par l’institution scolaire ou entre eux dans un système élitiste.
Il est également question des transfuges de classe qui subissent une pression énorme de la part du corps social dominant.
Enfin, il est question d’écologie et de l’engagement contre tous que cela suppose.
J’ai hâte de retrouver Maya et son binôme Sydney ; sa propriétaire Simone, et son chien.
L’image que je retiendrai :
Celle de la ville de Sète, ses plages où courent Maya et Robi ; le Lido et l’étang de Thau.
https://alexmotamots.fr/la-souris-qui-voulait-sauver-logre-francoise-guerin/
Maya est psychologue ; elle est envoyée en mission dans un établissement huppé et sélectif après le suicide d'une jeune fille.
Il y a eu plusieurs cas dans ce lycée et il faut comprendre ce qui s'y passe.
Nous suivons ici une enquêté pour connaitre les raisons du passage à l'acte de Pauline.
L'enquêtrice a elle même ses propres failles qu'il lui faudra affronter.
Dans une ambiance pesante, l'autrice nous conte l'omerta, le harcèlement, l'entre-soi et les langues qui se délient lentement.
Il est questions de deuil impossible, de lâcheté, de courage, de pression psychologique, d'épuisement et de culpabilité.
Le récit est écrit à la deuxième personne du singulier et ce "tu" interpelle Maya, ne lui laisse aucun répit.
Un roman bien construit, bien écrit et émouvant.
Un livre qui ne laissera personne indifférent, il faut dire que le thème abordé est difficile, tabou. On ne parle pas facilement du suicide. C'est par le geste fatal d'une jeune étudiante Pauline que l'autrice va décortiquer ce geste sous un angle original, celui de la cellule d'enquête Cornelia dont fait partie Maya. Maya est psychologue, elle retourne dans la ville de Sète, plus particulièrement dans l'établissement élitiste de la Rédemption où la jeune fille issu d'un milieu modeste étudiait et où elle même a fait un court passage, il y a de nombreuses années. La proviseur tente par tous les moyens de minimiser « l'accident ». Maya aura fort à faire pour libérer la parole et tenter de comprendre les mécanismes ayant mener au drame et proposer son aide. Un gros coup de cœur pour ce roman dense et profond qui nous propose un nouveau regard sur les répercussions d'un tel acte. On comprend aussi que parmi les causes, il y a cette course effrénée vers l'excellence, la compétition à outrance, le harcèlement scolaire et les réseaux sociaux. Un combo explosif qui n'a fait que renforcer les différences de classes en broyant les plus sensibles. J'ai aimé le personnage de Pauline avec sa personnalité de battante, son engagement écologiste et cette volonté farouche de s'élever. Parallèlement, en suivant Maya on découvre toutes ses fragilités et on comprend qu'elle aussi doit se battre. Porté par une belle écriture toute en sensibilité et en respect, le message passe clairement tout en évitant l’écueil d'une énumération d'informations complexes.
L'utilisation du "tu" crée une proximité et une immersion particulièrement intime pour le lecteur que nous sommes. En adoptant cette perspective, l'autrice établit un lien direct en donnant l'impression que le lecteur lui-même vit l'histoire. Cela a intensifié l'expérience émotionnelle m'a rendu le récit plus personnel. Un thriller a rebours qui remonte plusieurs pistes où la psychologie à la part belle. A découvrir absolument. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2024/02/01/40127516.html
J'avais eu un coup de cœur pour le précédent roman de l'auteur "On noie bien les petits chats" alors vous imaginez bien à quel point j'étais heureuse à l'idée de me plonger dans cette histoire. Et je n'ai pas été déçue!
Cette fois-ci Françoise Guérin nous plonge au cœur de la cellule Cornelia, une petite équipe diligentée par le Ministère de la santé pour effectuer des autopsies psychologiques.
Maya, psychologue de la cellule est envoyée à Sète au très select Lycée de la Rédemption ou Pauline, une jeune femme vient de mettre fin à ses jours. Or, ce qu'elle ne dit pas c'est quelle même a grandi à Sète et a été élève dans cet établissement ou la lutte des classes est une bien triste et cruelle réalité. Les fantômes de son enfance vont ainsi très rapidement se rappeler à son bon souvenir et cette enquête va prendre une dimension particulière...
J'ai adoré ce roman! Tout comme le précédent, je trouve que l'auteure travaille particulièrement bien ses personnages, on les aime ou on les déteste mais ils ne nous laissent pas indifférents. Que ce soit les personnages principaux ou même secondaires. On se retrouve complètement plongé dans l'ambiance. Ainsi j'ai vraiment beaucoup aimé Maya et sa chienne Robi, mais également Simone, Sidney.... Je suis ravie de me dire qu'on les retrouvera plus tard, ce roman étant le 1er d'une série.
L'enquête en elle-même est extrêmement intéressante, car c'est une nouvelle manière de procéder et ça change un peu. Ainsi on décompose les mécanismes du suicide et on analyse les conséquences sur les personnes de l'entourage de la victime. On découvre qu'un tel évènement pourrait s'apparenter à un séisme qui aurait des répliques, ainsi il n'est pas rare qu'un suicide en appelle un autre. Et bien entendu, beaucoup d'autres sujets son traités mais je vous laisse le plaisir de la découverte ;)
Merci Madame Guérin, j'ai dévoré votre livre dans une espèce d'urgence et j'aime ce sentiment quand je lis, c'est plutôt bon signe.
Je serai là pour la suite vous pouvez en être certaine!
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