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Monique et Mirko Beljanski, ingénieur de recherche et docteur es sciences en biologie moléculaire, ont travaillé conjointement pendant 25 ans pour l'institut Pasteur. Leur travaux et découvertes sur le cancer et le sida leur ont attiré la vindicte de leur directeur Jacques Monod tout comme celle de Big Pharma quand ils découvrirent des remèdes palliatifs. Privés de crédits et de services, ils ont dû travailler par eux-mêmes pour mettre au point des traitements qui finirent par être interdits par les autorités sanitaires. Dans cet ouvrage, ils dénoncent la mainmise des multinationales pharmaceutiques sur les organismes étatiques de santé, les conflits d'intérêts et les méthodes ubuesques ou kafkaïennes mises en œuvre par les ministres de la Santé, de l'Intérieur et de la Justice pour faire taire à jamais deux chercheurs honnêtes, détruire tout leur travail et empêcher les malades de profiter de leur découvertes. Et pourtant combien ont pu être sauvés de ces maladies grâce à leurs produits…
« La santé confisquée » est un plaidoyer en faveur de la recherche médicale libre et indépendante des laboratoires du business de la santé qui privilégie systématiquement le médicament couteux même inefficace voire dangereux au détriment du médicament peu onéreux même s'il est efficace et inoffensif. L'ouvrage publié en 1989 pourrait dater un peu, mais il n'en est rien, tant la problématique est toujours la même et sans aucun doute aggravée de nos jours comme on a pu s'en rendre compte avec la dernière crise sanitaire. La présentation des travaux et de la démarche bien qu'un peu technique reste une vulgarisation assez compréhensible pour les béotiens que nous sommes. On y aborde l'ADN, la transcriptase inverse, le problème de l'AZT ou Retrovir contre le sida (coûteux, toxique, peu de patients arrivent à le supporter et au bout du compte inefficace). La seconde partie de l'ouvrage retrace brièvement le chemin de croix que durent subir les deux chercheurs qui furent interdits de toute expression (écrits, conférences, radio, télé) qui virent leur laboratoire détruit par les gendarmes accompagné du GIGN, leur matériel et leurs produits confisqués. Le pouvoir alla jusqu'à perquisitionner chez les malades pour s'emparer de leurs médicaments et même mettre certains en garde à vue. Et pourtant, après un premier procès perdu, l'appel fut gagné, Beljanski fut reconnu comme « grand savant » et le verdict écarta toute notion de tromperie concernant les molécules. Le président Mitterrand, atteint d'un cancer très avancé en prit ce qui lui permit de terminer son second septennat, alors qu'il était à l'article de la mort. De nombreux malades pouvaient témoigner des résultats, mais cela ne suffit pas. Big Pharma eut le dernier mot et Beljanski en mourut. Heureusement, il eut la bonne idée de faire breveter et fabriquer ses produits aux Etats-Unis. Le dernier chapitre, sans doute le plus émouvant, est le dernier qui présente divers témoignages de patients guéris et reconnaissants. « Des chercheurs qui cherchent on en trouve, mais des chercheurs qui trouvent, on en cherche », disait De Gaulle. L'ennui, c'est quand on en a un, on le persécute !
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