"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Manifestants de Gênes et chômeurs de Danone dénoncent la mondialisation de la loi du marché.
A l'inverse, business angels et gouvernants libéraux ne jurent que par le marché. Au sein de ce brouhaha contradictoire, sommes-nous sûrs de savoir de quoi on parle ? Quel sens a donc ce concept omniprésent " marché " ? Sa généalogie réserve des surprises. Loin d'être une aire de liberté créée par le commerce, le marché est à l'origine conçu par le pouvoir politique pour contenir et encadrer l'économie.
Depuis, il n'a cessé de se développer en complémentarité avec l'Etat, et non pas dans l'opposition que décrivent les libéraux. De plus, il n'est pas autorégulateur et ne conduit pas vers les eaux calmes de l'équilibre. Le marché est une machine autoréférentielle, il édicte des croyances convenues et acceptées. Loin de traduire les fondements d'une économie réelle, il dit le prix, il dit son prix, et c'est tout ! Ce nouvel éclairage bouleverse l'analyse et les politiques qui s'en inspirent.
Le grand choix du XXIe siècle n'est pas entre marché ou Etat : il se trouve dans la délimitation de l'économie elle-même. Peut-on endiguer le cynisme économique ? Fustiger le marché, c'est s'attaquer à la seule partie émergée de l'iceberg. C'est le confondre avec l'économie. Il est donc vital de définir la place du marché.
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