"La pensée est précisément cet art d'exister contre les faits" écrit Thomas Bernhard, et dans l'oeuvre d'Aldo G. Gargani, la figure de Bernhard apparaît comme un point de rupture, un basculement qui le fera passer d'une écriture philosophique d'une extraordinaire finesse, telle qu'elle s'exprime dans L'étonnement et le hasard, à un corps à corps avec la littérature elle-même, selon les formes qu'elle prendra dans l'Autriche du du XXe siècle. Écrit juste après Regard et destin (Seuil, 1990), où Gargani fait ses adieux à l'Institution philosophique, La phrase infinie de Thomas Bernhard se retourne une dernière fois sur un passé académique, avant de s'en détacher tout à fait et d'atteindre les rives d'Une autre histoire (Laterza, 1991), qui inaugure un nouveau genre littéraire.
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