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La pensée poétante de Leopardi n'est pas seulement une modalité cognitive, c'est aussi une façon d'être de l'écriture, qui unit raison et passion, méditation et chant. Une écriture sans protection, audacieuse, toujours en mouvement, qui déplace constamment le point d'observation : du sujet à la nature, de la sensation individuelle au rythme cosmique, des formes visibles et dominantes de la civilisation à un avant de la civilisation, à une antériorité lumineuse. Dans cette antériorité se disposent les figures de l'ancien, du primitif, de l'enfant et de l'animal : des figures dont l'énergie poétique, soustraite à tout regret, exempte de toute nostalgie, devient source d'interrogation. C'est ainsi que la subtile analyse d'Antonio Prete, devenue un classique des études léopardiennes, nous accompagne dans la lecture du Zibaldone.
Antonio Prete, poète, narrateur, critique, traducteur en italien de la poésie française, a enseigné la Littérature comparée à l'Université de Sienne. Il a donné des cours et des séminaires à l'Université de Harvard et au Collège de France. Ses oeuvres sont traduites en plusieurs langues. En français : Prosodie de la nature, L'Imperfection de la lune, L'Ordre animal des choses, À l'ombre de l'autre langue (pour un art de la traduction). Son essai le plus récent, Carte d'amore (2022).
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