"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Construite par un riche industriel du XIXe siècle, Hill House est à l'image de son créateur: labyrinthique, monstrueuse, ténébreuse à souhait. De plus, on la dit hantée. Fasciné par les phénomènes paranormaux, le docteur Montagu invite des sujets réceptifs au surnaturel à passer l'été à Hill House afin de mener une enquête. Une enquête qui va tourner au cauchemar...
C'est un livre qui se lit très vite et dans lequel j'ai pris du plaisir à découvrir. Shirley Jackson nous a plongé dans un monde dans lequel on ressent de l'angoisse, de la peur et aussi de l'incompréhension face à ces phénomènes étranges. Malgré tout, il est décevant dans sa structure. En effet, on s'attend à découvrir des faits surnaturels, inexpliqués. Le début de l'histoire était bien faite, mais je m'attendais à ce que cette nuance de surnaturelle soit beaucoup plus exploitée. Cela aurait ajoutée de la plus-valu à cette histoire...
Le docteur Montague, anthropologue spécialisé dans les manifestations surnaturelles, loue Hill House, afin d'étudier scientifiquement sa réputation de maison hantée, "observer et vérifier les rumeurs peu engageantes qui entouraient cet endroit depuis 80 ans". Pour mener sa mission à bien, il engage trois assistants: Eleanor Vance, Theodora et Luke Sanderson, le propre neveu de l'actuelle propriétaire du château.
Le premier soir, après le dîner, le docteur Montague raconte l'histoire de la maison: Hugues Crain, son bâtisseur, y ayant perdu ses trois épouses successives, décide de fermer la maison, la léguant à sa fille aînée qui elle-même la léguera à sa servante, une jeune fille du village. Mais la fille cadette de Crain, refusant de céder ce qu'elle considérait comme son patrimoine, intenta un procès qu'elle perdit. Bien loin de renoncer, et soutenue par les gens du village, elle mena une habile campagne de haine contre la propriétaire légitime la conduisant au suicide. Après la mort de la jeune fille, la maison revint à ses cousins, les Sanderson, parents de l'actuelle propriétaire qui n'a jamais vécu dans la maison à la réputation sulfureuse, laquelle accepta de la louer au docteur Montague pour mener ses expériences.
Les trois assistants, décidés à ne pas se laisser influencer par ce récit troublant, continuèrent à vaquer à leurs occupations en conservant leur sang-froid autant que possible, vues les circonstances. Pourtant, peu à peu, leurs nerfs sont mis à rude épreuve et le doute s'installe dans leurs esprits. Les bruits étranges et les sensations de froid intense sont-ils réels ou le fruit de leur imagination? Haunting Hill est-elle réellement hantée. L'arrivée de madame Montague, medium réputée et collaboratrice de son mari, et de l'ami du couple Alfred, censée analyser les phénomènes, bien loin d'apaiser les tensions, amplifie les phénomènes étranges qui semblent tous dirigés vers la jeune Eleanor. Hill House est-elle vraiment hantée ou tous les étranges événements qui se manifestent sont-ils issus de l'imagination de la jeune femme?
Les premières pages du roman décrivant le voyage qu'entreprend Eleanor afin de rejoindre l'équipe du docteur Montague paraissent tout à fait anodines, comme racontant une histoire ordinaire. Tout semble d'une déconcertante banalité jusqu'au moment où la jeune femme arrive dans le village d'Hillsdale, dernière étape avant Hill House.
Malgré les recommandations du docteur Montague de ne pas s'y arrêter, Eleanor, qui a envie d'une pause après son long voyage et qui veut se démontrer qu'elle est capable à présent de se comporter en personne autonome, décide de faire une petite halte pour prendre un café. "Le village, petit et informe, entassait ses maisons sales autour de rues tortueuses. On apercevait le croisement à l'autre bout de la rue principale, avec la station-service et l'église. Il n'y avait qu'un seul endroit où boire un café, et c'était un établissement fort peu attrayant." (Page 29) =>Le décor jusque-là plaisant et agréable, devient pesant, comme si une menace impalpable sourdait des murs du village, impression renforcée par l'attitude étrange de la serveuse et de l'homme installé au bar qui adresse à Eleanor un avertissement à peine déguisé: "Ici, les gens partent. Ce n'est pas un endroit où on vient." (Page 32).
Cette impression se précise lorsque Eleanor se retrouve face à la maison. De son architecture particulière émane un fort sentiment d'étrangeté, comme si l'ensemble des pierres, des tourelles, des fenêtres qui la composent était capable de s'animer et de manifester déplaisir et contrariété. Cette sensation émane-t-elle de sa décoration très victorienne: "Quelle curieuse architecture, se dit-elle. A l'époque, on construisait partout es tours et des tourelles, des contreforts garnis de bois finement sculpté, parfois même des flèches et des gargouilles. Jamais rien qui demeurât sans ornement." (Page 39)...Ou de sa conception défiant les lois de l'architecture: "Aucun œil humain n'est capable d'isoler l'élément précis qui, dans la composition malheureuse des lignes et des espaces, donne une allure diabolique à une maison. Il y avait là cependant un je-ne-sais-quoi -une juxtaposition insensée, un angle mal conçu, une rencontre hasardeuse entre ciel et toiture- par lequel Hill House respirait le désespoir. Vision d'autant plus terrible que la façade semblait en éveil, avec ses fenêtres sombres évoquant les yeux d'un vigile, surmontés de temps à autre par le sourcil inquiétant d'une corniche." (Page 41).
Quelques pages plus loin, lorsque Eleanor pénètre dans sa chambre, on s'attend légitimement à trouver un décor aussi sombre et terrifiant que la façade. Mais il n'en est rien; certes, l'aménagement de la chambre est un peu vieillot, mais tout à fait anodin: "Les deux fenêtres, qui donnaient sur le toit de la galerie et la pelouse, étaient pourvues de rideaux de damas bleu. Sur le lit, un édredon bleu et un couvre-pied bleu. Aux murs, au-dessus des lambris sombres qui s'élevaient à hauteur d'épaules, un papier peint bleu, orné de minuscules fleurs bleues délicatement assemblées en couronnes et en guirlandes." (Page 47) => C'est ce savant mélange de banalité et d'étrangeté qui confère au roman son côté déroutant, qui instille le doute dans l'esprit du lecteur : cette maison est-elle vraiment hantée? N'est-ce pas moi qui m'imagine des choses qui n'existent pas, qui me laisse influencer car finalement rien ne justifie ce trouble, ce malaise que je ressens de manière diffuse.
Voilà un roman fantastique qui ravira les plus exigeants, car les nombreuses années qui sont passées depuis sa première publication ne lui ont pas fait prendre une seule ride. Shirley Jackson maîtrise à coup sûr son sujet: nul besoin d'effets spéciaux spectaculaires pour susciter une sensation de malaise et de doute dans l'esprit du lecteur. Pourtant, La Maison hantée utilise tous les éléments classiques du genre: le voyage initiatique; les avertissements des villageois; le gardien patibulaire; la gouvernante glaciale; la grande maison à l'architecture peu banale; les sombres sous-bois. Mais un récit qui pourrait se contenter d'être banal devient, grâce à la plume talentueuse de l'auteur, une histoire fort dérangeante dont la lecture ne laisse pas indemne.
La frontière entre rationalité et surnaturel s'avère ici bien floue. Qui un jour n'a pas cru apercevoir une ombre blafarde flotter au fond d'un couloir obscur? Qui n'a jamais confondu les mugissements du vent dans les arbres un soir de tempête avec des gémissements humains venus d'on ne sait où? Et qui n'a jamais sursauté dans son fauteuil en entendant le parquet grincer alors qu'il se croyait seul? Car tout est là !!! Jouer avec les nerfs sensibles du lecteur et l'amener à se demander si La Maison hantée l'est vraiment....
Une maison hantée, porteuse de tous les fantasmes
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Le thème est de saison puisqu'on approche d'Halloween, nuit où les créatures surnaturelles sortent du bois.
Ce roman classique de l'épouvante ne comporte pourtant pas de personnages maléfiques ou d'êtres féeriques. Mais bien de phénomènes paranormaux. On pourrait presque penser au film "Poltergeist" tant l'héroine du roman semble possédée par un esprit vengeur de maison.
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Qu'en est-il de l'intrigue? Hill House est un manoir du 19e, construite par un industriel féru d'architecture gothique. le hic est à l'intérieur. Des phénomènes terrifiants sont le lot de cette maison.
Justement, un célèbre professeur/écrivain/spécialiste des sciences occultes la loue et propose à deux jeunes gens de participer à une recherche.
Un quatuor hétéroclite campe donc dans cette demeure pour quelques semaines. le professeur, Nell la timide jeune femme, Théodora la vamp ainsi que Luke le futur héritier.
D'évènements étranges en faits inquiétants, la vie à Hill House suit son cours jusqu'à un point de non-retour.
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Je l'ai lu en 3 nuits, couchée chaudement dans mon lit. Je voulais me faire peur. le deuxieme matin était folklorique puisque j'avais la sensation bizarre de vols d'objets. J'ai bien erré plusieurs minutes dans la chambre en ayant des réminiscences d'évènements lus la veille. Comme quoi, il a fait son petit effet !
Mais malgré la bonne réputation de ce classique, j'ai tout de même été un poil déçue. Il faut dire que j'ai visionné la série TV éponyme (parue sur Netflix récemment) racontant cette histoire. (enfin une adaptation assez libre puisque le synopsis est complètement différent.) . Pour une fois, j'ai préféré la série (effets visuels et auditifs m'effrayant bien souvent):).
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Je peux quand même vous dire que j'ai beaucoup apprécié la psychologie des deux jeunes femmes (ainsi que la thématique psychiatrique sous-jacente). On observe un malaise grandissant jusqu'à ce fameux point de non-retour. Il est clair que cette maison est carrément horrifique. le vocabulaire bien riche permet de bien s'immerger (et je pense que la version originale est encore plus jouissive).
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Je recommande aux afficionados des fans de Lovecraft , mais pas aux amateurs d'hémoglobine ou zombies.
J'ai entamé de suite ses nouvelles (la Loterie et contes noirs) pour me remettre dans l'ambiance creepy.
Une histoire un peu fade, tous comme ses personnages d’ailleurs. Il manquait de tout, d'actions, de frissons, de psychologie. Même l'histoire de la maison m'a paru moyenne. Un livre vite terminé, vite oublié...
Que j'avais hâte d'y pénétrer, dans cette maison hantée ! Prêté par une amie qui ne m'en a dit que du bien, la quatrième de couverture annonçait elle aussi sans détour la couleur : Shirley Jackson serait l'une des auteures de son genre les plus talentueuses - Stephen King lui-même classe La maison hantée comme l'un des meilleurs romans fantastiques du 20ème siècle - et je n'avais pas encore eu le plaisir de découvrir ses romans ? Voilà qui est fait !
Cette dimension fantastique donc : rien à redire, elle est, qui plus est compte tenue de l'époque, époustouflante. Les faits paranormaux s'enchaînent sans jouer la surenchère, la curiosité est très vite emportée par la crainte de vraiment savoir ce qui se cache entre les murs bancals de la maison, les fantômes semblent se jouer tout autant des protagonistes que des lecteurs. L'exemple le plus criant est sans doute lorsque Eléanore et Theodora se tiennent par la main, semblant partager chacune avec l'autre le courage et la force dont chacune dispose, avant que le chapitre ne se close finalement sur la présence d'un troisième invité, qui en fait ne l'était pas.
Tout dans la maison appelle à la prudence, et en même temps à l'impétuosité : comment ne pas résister à l'envie de grimper les marches de la bibliothèque, que se cache-t-il derrière chacune des portes de ce labyrinthe architectural qui semble ne pas vouloir indiquer la sortie ? Le personnel lui-même, dans son attitude étrange, ne serait-il pas plus lié à la maison qu'il ne veut le faire croire ? La fin, abrupte, est tranchante. Superbe.
Si la lecture peut paraître ampoulée - de nouveau, ce roman date de la fin des années 50 - ce type d'écriture vient en fait donner davantage de consistance à la personnalité des protagonistes, invités du docteur Montague pour mener une expérience paranormale dans la maison hantée. L'humour, l'air de rien, s'invite parfois dans la discussion, donnant vraiment l'impression d'être nous aussi assis sur l'un des canapés du petit salon.
Un petit livre (quelques deux cents pages) qui ne se lit pas si rapidement que ça, et qui de toute façon vaut largement qu'on lui consacre plusieurs soirées de rang pour plonger - et peut-être résoudre ? - les mystères de Hillhouse.
Un médecin souhaite effectuer des constatations sur des manifestations inexpliquées.
Il invite plusieurs personnes sensibles aux manifestations parapsychologues a s installer quelques semaines dans une maison isolée et réputée hantée : Hill house
Deux jeunes filles vont répondre à cet appel et le neveu de la propriétaire de la maison se joindra à eux.
C'est un des premiers livre d épouvante écrit en 1959 et qui a servi de base pour le film " la maison du diable"
La tension monte au fur et à mesure du livre, ainsi que les manifestations, ces quatre personnes vont elles en sortir indemnes ?
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