"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Qui accepterait de laisser partir un être cher s'il pouvait le garder à ses côtés pour toujours ?
Depuis 2022, les Maisons de départ ressuscitent les morts grâce à des reflets en quatre dimensions qui reproduisent à la perfection le physique, le caractère, et le petit je-ne-sais-quoi qui appartient à chacun. Les visiteurs affluent dans les salons et le parc du manoir Edelweiss, la plus célèbre des Maisons de départ, pour passer du temps avec ceux qu'ils aimaient. Daniel a grandi entre ces murs, ses meilleurs amis sont des reflets. Jusqu'à ce qu'il rencontre Violette, une fille imprévisible et lumineuse... Bien vivante.
Roman publié sous la direction de Denis Guiot.
Dans la maison des reflets, on fabrique puis héberge des reflets de personnes disparues. C'est une façon très originale d'aborder le thème de la mort, du deuil et de la vie au sens plus large.
J'ai beaucoup aimé les problématiques abordées et surtout le fait que différents points de vue cohabitent avec un équilibre entre arguments et contre-arguments mais aussi avec les ressentis/le vécu de chacun. le fait que le personnage principal considère la situation normale alors qu'elle ne l'est peut-être pas, permet de réfléchir sur son opinion propre. Et nous quel choix ferait-on si on pouvait garder un reflet des personnes parties trop tôt ? On suit son cheminement de pensées qui se nourrit de ses expériences. C'est un message important qui est amené : l'expérience, la curiosité et la découverte de l'inconnue sont des clés vers plus de tolérance et d'ouverture d'esprit.
Vu le thème et le contexte dans lequel j'ai commencé ce roman, j'ai cru que je devrais l'arrêter et le reprendre plus tard mais il y avait quelque chose dans l'écriture et les personnages qui fait qu'on ne veut pas le poser.
C’est un roman qui m’a agréablement surprise. Je m’attendais à une agréable lecture car Camille Brissot sait bien mettre en scène le monde des adolescents, mais plus j’avançais dans ma lecture, plus je déroulais des fils différents.
Lors d’une lecture, il y a ce que l’auteur a écrit et ce que le lecteur apporte. Il se trouve que dans un premier temps j’ai eu l’impression d’être dans une histoire gothique et j’ai eu des réminiscences d’une autre lecture « Le cirque des rêves » Erin Morgenstern qui sont venues parasiter ma lecture. Puis cela a évolué.
C’est un roman qui traite des frontières entre réalité et monde virtuel, entre enfance et adolescence. Il nous décrit une IA (Intelligence artificielle) que Daniel notre héros appelle la ruche. Elle ne vit et se nourri que de ce qui se passe dans la maison des reflets.
Qui n’a jamais eu envie de continuer à parler l’être aimé ? Si on nous proposait les services de la maison des reflets y souscririons-nous ou refuserions-nous ?
Nous allons suivre les aventures d’humains et de clones virtuels, avec le risque parfois de se retrouver dans des zones assez floues, un certain état de confusion crée une atmosphère de mystère. Daniel vit protégé dans ce cocon, il s’est créé son monde qui lui convient. Cependant il a atteint ses quinze ans et il commence à ressentir les effets de l’adolescence. Il sort de l’enfance, il perd quelques certitudes, il sort de la maison… dans un premier temps dans un but d’étude mais c’est aussi un besoin de découvrir l’extérieur.
Son but : aller prendre des repères dans une fête foraine dont il aperçoit la grande roue. Ce n’est pas n’importe quel lieu… on continue dans le monde des illusions et des faux décors, c’est un monde de l’enfance. (NB : c’est aussi le point de départ de « Dans la peau de Sam » !)
Là, il va découvrir un être vivant mais presque irréel qui va bouleverser sa vie…
Durant les mois qui vont suivre Dan va grandir et va devoir affronter des changements au sein de la maison des reflets. Il va se poser de nouvelles questions, être confronté à ses doutes existentiels, il va s’interroger sur le sens profond de ce que sa famille réalise au sein de cette maison des départs, il va se poser des questions sur le rôle que l’homme doit jouer au sujet de la mort.
C’est beaucoup plus que l’éveil d’un jeune homme aux émois amoureux et à la mise à l’épreuve des liens d’amitié ou la quête des secrets de famille.
Depuis quarante ans, les maisons de départ se sont développées et proposent aux familles endeuillées un reflet le plus fidèle possible de ceux qui ont disparu. les proches peuvent leur rendre visite et passer du temps avec eux. La première et la plus célèbre d’entre elles est la maison Edelweiss : un immense manoir dans lequel Daniel a grandi auprès de son père et de sa gouvernante ainsi que des reflets qui sont devenus ses amis. Lors d’une incursion à l’extérieur, il rencontre Violette, une jeune fille dont la famille gère une attraction dans une fête foraine. Ils se mettent à entretenir une relation épistolaire.
Un joli livre sur le deuil et le danger des illusions qui peuvent nous bercer mais aussi nous leurrer. J’ai trouvé les personnages touchants et bien construits. Daniel découvre peu à peu les faux semblants du manoir dans lequel il vit et qui n’est, au fond, qu’un immense Palais des Miroirs ( l’attraction dont s’occupe les parents de Violette). Le livre est fin, les personnages ont une vraie épaisseur psychologue. Je regrette cependant que trop de choses soient dites dans le prologue. J’avais une idée assez claire de l’intrigue au bout de cinquante pages mais j’ai poursuivi ma lecture car je trouvais que ce roman avait un charme certain et une ambiance réussie.
La Maison des Reflets de Camille Brissot est une lecture que j'ai choisi grâce à sa quatrième de couverture tout comme sa 1ère de couverture, elle est magnifique. Ce concept des « maisons de départ » qui émerge dans ce court résumé est très curieux et donne envie d’en savoir plus.
J’ai lu un récit à la hauteur de mes attentes. Les descriptions sont magiques avec des visuels de création à couper le souffle. J’ai souvent eu l’impression d’être à la limite du rêve éveillé. Camille Brissot a un talent de conteuse, elle est créative, elle sait nous emporter très facilement dans un univers crée de toutes pièces. La démarche est audacieuse car le concept des « maisons de départ » est imaginé de A à Z, tout comme cette société qui a évolué avec cette création élaborée par Edouard Edelweiss, le grand-père de notre jeune héros, Daniel.
Daniel est un adolescent, il a toujours vécu en vase clos dans cette maison, son futur héritage. Nous savons que l’Histoire de cette société donne une raison toute simple à l’isolement de ce jeune garçon, ce qui rend plus acceptable sa naïveté sur le monde, le VRAI. L’histoire qui se noue entre Violette et Daniel est charmante. Leurs échanges sont plaisants entre correspondances écrites et moments partagés. J’ai apprécié la personnification de la Maison Edelweiss qui la fait devenir un personnage à part entière.
L’auteur utilise plus d’un outil pour rendre son histoire vivante, ce qui reste paradoxal quand elle nous parle plus souvent de la mort que de la vie dans un premier temps. Ainsi, de courts articles de périodiques, des lettres, des extraits de livres parsèment ce roman. Ils permettent d’étayer le récit et insufflent régulièrement un souffle nouveau si bien que je me suis retrouvée à dévorer La Maison des Reflets en quelques jours.
Le nombre de sujets est important et permet des réflexions très intéressantes et pertinentes autour de la mort, des difficultés liées au deuil, de l’amour, de l’héritage familial…
Cet ouvrage questionne et ne laisse pas impassible. Je suis ressortie de ma lecture avec un œil nouveau, des questionnements sont nés et j’ai vraiment apprécié de faire cette lecture pour tout ce qu’elle a su m’apporter. Je conseille ce livre, vous passerez un très bon moment.
L'avis des Rêveurs et Mangeurs de Papier : http://revesurpapier.blog4ever.com/la-maison-des-reflets-de-camille-brissot
Daniel, quinze ans, vit dans la maison Edelweiss. Ce manoir n'est pas seulement celui dans lequel il a grandi, c'est aussi une Maison de Départ, l'une des plus connues. Un lieu où il est possible de retrouver des proches disparus. Son père travaille sur leurs reflets, leurs doubles virtuels, ne recréant pas seulement l'apparence physique mais aussi leurs traits de caractère et leur personnalité. Une manière de ressusciter les morts...
Nous plongeons dans un futur proche peu éclatant, un monde grisâtre, mais où la technologie fait des merveilles. Nous y rencontrons Daniel, un garçon curieux, sensible et touchant. Avoir grandi avec des reflets fait certainement de lui un garçon bien différent. Ses meilleurs amis sont des reflets. Son père et sa gouvernante sont les seuls humains réels qu'il côtoie au quotidien. Il est arrivé à un âge où tout cela le pousse à réfléchir et à s'interroger sur l'activité de la maison Edelweiss. Alors qu'il est entouré par de nombreux reflets, Daniel se sent seul et j'ai aimé que l'auteure prenne tant de soin à nous faire comprendre ce qu'il ressent. Je me suis sentie très proche de lui, et souvent, je me suis mise à sa place.
Il aura suffit d'une jolie rencontre pour pousser Daniel à redécouvrir son monde. Violette. Une jeune fille vivante, fascinante, avec qui il échange des lettres pendant plusieurs mois. Cet échange est d'ailleurs très attendrissant, mais son quotidien va en être totalement bouleversé. C'est une vraie remise en question pour Daniel puisque petit à petit, il doit faire face à la réalité. Mais est-il prêt à entendre les vérités sur le monde qui l'entoure?
Cette lecture soulève de nombreuses questions, en rapport au deuil. Et non, ce n'est pas un roman déprimant, même si il ne vous laissera pas insensible pour autant. Le cadre est original et c'est une manière assez étonnante (et moderne) d'aborder le sujet. La création des reflets permet de prolonger le souvenir d'un être cher. On peut voir tout cela comme un peu de réconfort. Mais après? Les reflets sont pour Daniel un petit miracle qu'il faut chérir et les réflexions qui en découlent sont très cohérentes. La cérémonie de la dernière nuit m'a particulièrement chamboulée, tout autant que notre jeune héros. Dans ce monde où il est possible de faire revivre les défunts, est-il bon de maintenir l'illusion? Et surtout, quelles sont les limites du virtuel?
Verdict : La maison des reflets est un roman de science fiction lumineux, profond et parfois un peu douloureux. L'auteure nous offre une réflexion sur la mort et son acceptation, et j'ai trouvé son approche très intéressante. C'était également l'occasion pour moi de découvrir une auteure et je ne suis pas déçue. Sa plume est douce, mélancolique, intelligente et m'a donné envie de me pencher sur ses autres romans.
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