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Chaque siècle a sa manière d'écrire l'histoire. Le Moyen Age nous a laissé ses chroniques naïves, dépourvues de critique, mais souvent pleines de charme. La Renaissance aimait le beau style, les récits épiques et les harangues solennelles à la manière de l'Antiquité. Avec le XVIIIe siècle naît la méthode philosophique; on disserte, on discute, on plie les faits suivant des théories construites à priori; on les coule, pour ainsi dire, dans un moule préparé d'avance. Notre époque a réagi contre ces divers systèmes ; à la naïve crédulité des ancêtres, nous avons substitué une critique sévère et quelque peu portée vers le scepticisme. L'école moderne, ne cherche plus que la vérité pure et sans ornements ; elle discute les faits et non les idées. Les Chroniques d'Anjou et du Maine de Jehan de Bourdigné, rédigées pendant les premières années du xvIe siècle, appartiennent à la première manière, à celle du Moyen Age. La critique fait absolument défaut; les récits fabuleux et romanesques abondent ; la chronologie n'observe aucune règle. Mais il possède cependant une vaste érudition ; il sait par coeur les chroniques et les légendes, surtout les plus apocryphes et les plus fabuleuses ; il a même lu certains documents plus sérieux empruntés aux archives des couvents. Des auteurs plus récents ont éclairé de leur science bien des points douteux, mais sans remonter suffisamment aux sources. Enfin, de nos jours, un savant archiviste, M. Mabile, a porté la cognée à la racine de l'arbre et sapé par la base la vieille légende du comte Ingelger. Je me propose de résumer ici les travaux récents sur les comtes d'Anjou, et de soumettre à un nouvel examen leur histoire depuis les temps mérovingiens jusqu'à l'avènement des Plantagenêts... (extrait de la Préface).
Gustave d'Espinay (1829-1908), magistrat, conseiller à la cour d'appel d'Angers, historien, président en son temps de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers. On lui doit de nombreuses communications sur le droit et l'histoire du Moyen Âge, particulièrement sur l'Anjou. La Légende des comtes d'Anjou parut en deux fascicules en 1883 et 1893.
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