"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« J'avais mis au jour dans le Suicide français la mécanique de l'idéologie progressiste qui a conduit notre pays à l'abîme. Mises en danger, ses élites ont compris que la survie de leur projet passerait par la radicalisation du processus de destruction.
Rarement nous n'avons été aussi affaiblis, désunis, subvertis, envahis qu'aujourd'hui.
Pas un jour sans sa provocation, sans sa déconstruction, sans sa dérision, sans son humiliation.
J'ai décidé de poursuivre le récit des choses vues, des choses tues, trop longtemps tues. Pour que la France ne se contente pas d'avoir un futur mais trace aussi les voies d'un avenir. Pour continuer l'histoire de France.
L'histoire n'est pas finie.
La France n'a pas dit son dernier mot »
L’Engouement médiatique actuel pour Eric Zemmour m’a interrogé au point que, lassé de sa prose orale relayée par des commentaires, voire des commentaires de commentaires j’ai voulu savoir ce qu’il écrivait, pour cerner de façon plus sûre sa prose écrite. Comme il n’était absolument pas question que j’achète son bouquin, je l’ai emprunté et lu entièrement malgré l’envie fréquente d’arrêter de m’infliger une torture inutile. Journaliste cultivé, il a rencontré de nombreuses personnes de la vie publique depuis quelques décennies, souvent au cours de déjeuners dans des restaurants divers et variés, car, on passe beaucoup de temps à table avec M Zemmour ! La renommée de ses interlocuteurs font de lui une grenouille qui se voulait plus grosse que le bœuf et un Narcisse admirant son reflet dans le miroir. Fort de ses sempiternelles convictions qu’il étale et rappelle complaisamment, il ne paraît guère disposé à accepter la contradiction pourtant nécessaire à prendre en compte pour faire émerger une vérité plus probable. Bref, j’ai fait ma BA et me demande comment on peut dérouler autant de tapis rouges sous les pieds d’un homme aussi dangereux pour une démocratie apaisée, mais, la tentation du clown étant dans l’air du temps, les français pourraient vouloir manifester leur appétence pour le cirque.
Après le retentissant succès du « Suicide français », Eric Zemmour pensait naïvement avoir gagné la bataille des idées. Très vite, il comprit qu’il n’en était rien. Bien que battue en brèche, la doxa, la pensée unique ne s’en montra que plus que plus insistante en martelant ses principaux dogmes : la race n’existe pas, mais les racistes existent. Seuls les Blancs sont racistes. L’identité – qu’elle soit ethnique ou sexuelle – ne doit pas être figée. L’école a pour principale mission de lutter contre les inégalités. La virilité est toxique. L’Islam est une religion d’amour, de tolérance et de paix. Le capitalisme et le patriarcat tyrannisent les femmes comme ils détruisent la planète. Il n’y a pas de culture française ; il y a des cultures en France. L’immigration est une chance pour la France. La France ne peut rien sans l’Europe.
Le nouvel opus d’Eric Zemmour qui, semble-t-il, rencontre un vif succès, se présente comme une suite d’articles, de billets d’humeur, ou de notes prises à la volée couvrant les années 2005 à 2020. Tout commence sous Chirac avec l’arrivée du journaliste d’abord chez Ardisson, puis chez Ruquier, pour se terminer sous Macron avec sa quotidienne de Cnews. Le lecteur est convié à suivre l’auteur dans une longue suite de dîners en ville en compagnie de gens plus ou moins célèbres. Cela sert de prétexte à croquer le portrait d’un grand nombre d’hommes politiques (Pasqua, Séguin, Chirac, Sarkozy, Devedjian, Lemaire, etc) ou de personnalités (Minc, Todd et autres), tout en abordant quelques épisodes marquants comme le divorce de Sarkozy, l’affaire Baudis, le problème du Kossovo, le retour de la France dans l’OTAN. On l’aura compris, c’est un peu la politique vue par le petit bout de la lorgnette. La révolte des gilets jaunes tout comme la crise sanitaire n’ont droit qu’à quelques pages assez décevantes. Seule la conclusion, en forme de déclaration d’amour à la France et même d’une esquisse de programme politique, attire l’attention. Le polémiste vilipendé par la gauche n’aurait-il pas dit son dernier mot ?
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