"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il était une fois... Hazel et Jack aiment rêver et passent leur temps à réinventer le monde. Quand la réalité les ennuie ou leur paraît trop rude, ils se réfugient dans les jeux et les histoires qu'ils inventent, bien plus belles et amusantes que le monde des adultes qu'ils trouvent si triste ! Mais un jour, Jack devient agressif sans raison apparente, puis disparaît brusquement. On explique à Hazel qu'il est parti vivre chez sa tante, mais la fillette n'y croit pas.
Pour le retrouver et sauver leur amitié, elle entreprend alors un long et périlleux voyage. La voici seule dans une étrange forêt peuplée de créatures fantastiques, à la recherche du palais de glace de la Reine des neiges qui, selon elle, a enlevé Jack.
De retour de ma semaine de partiels, j’avais envie et besoin d’une lecture facile et relaxante. Je me suis donc tournée vers ce petit livre jeunesse, écrit très gros, ce qui allait me permettre de reposer mes yeux et de soulager ce début de migraine, que j’avais dégoté au bibliobus lors de son dernier passage dans mon village. La quatrième de couverture me promettait « un merveilleux voyage dans l’imaginaire d’un personne inoubliable », et en ce sens ce roman a parfaitement tenu ses promesses !
Hazel est une petite fille de onze ans pas totalement comme les autres : elle ne sait pas vraiment comment il convient de se comporter avec autrui et ne parvient pas à comprendre ce qu’on attend d’elle pour être considérée comme normale. Ses préoccupations ne sont pas celles des enfants de son âge, et ces derniers la rejettent donc avec toute la violence et la méchanceté dont les enfants savent faire preuve. Les adultes non plus ne parviennent pas à saisir qu’Hazel ne le fait pas exprès, d’être si différente. En suivant le quotidien d’Hazel à l’école, j’avais le sentiment de revivre ma propre enfance … à une différence prêt. Hazel a un ami. Même plus, un meilleur ami, Jack, avec qui elle passe tout son temps libre. Il est le seul à comprendre le monde dans lequel elle évolue, un monde qui n’est pas celui des adultes : le monde de l’imaginaire, peuplé de super-héros et de vilains, porte ouverte à toutes les aventures.
Mais un jour, Jack change totalement d’attitude envers elle, il devient aigri et méchant, et Hazel ne sait pas du tout comment réagir face à ce brusque bouleversement. Pire encore : Jack disparait, la laissant seule dans ce monde hostile qui ne la comprend pas, seule avec les souvenirs de cette dernière discussion qui lui a tant meurtri le cœur et l’âme. Hazel en est persuadée : Jack a été enlevé par la cruelle reine des neiges, et il a besoin d’elle ! Malgré sa méchanceté soudaine, la petite fille ne peut pas se résoudre à abandonner celui qui est son seul ami. Elle va donc s’embarquer dans une folle aventure au cœur d’une forêt peuplée de créatures fantastiques, avec l’objectif de délivrer son compagnon. Rien ne l’arrêtera ! L’amitié entre ces deux enfants m’a beaucoup émue, leur complicité est tellement jolie, et l’amour fraternel qui les uni est juste adorable.
Ce livre est un véritable petit bijou, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, l’écriture est très poétique, très fluide et très douce. C’est un roman qu’on pourrait parfaitement lire à un petit enfant, le soir, pour l’endormir. Ce véritable conte moderne est une véritable ode à l’enfance, un authentique éloge à l’imagination : le seul endroit où Hazel se sent vraiment à sa place, c’est au sein des histoires qu’elle s’invente, et cela ne l’empêchera pas de grandir un jour ou l’autre. Hazel fait également la rencontre d’une grande personne qui a su garder son âme d’enfant, et qui s’en porte très bien, et rien que pour cela je tiens à remercier chaleureusement l’auteur ! Un autre point positif de ce petit roman : les nombreuses allusions à d’autres œuvres de la littérature jeunesse (A la croisée des mondes, Le monde de Narnia, Harry Potter …) et à divers contes d’Andersen (La petite fille aux allumettes, La reine des neiges, Le vilain petit canard …). C’est sympathique comme tout pour ceux qui ont déjà lu ces différentes œuvres, et cela doit être particulièrement tentant pour ceux qui ne les connaissent pas encore.
Cependant, un élément me chagrine énormément : la fin. Bien trop rapide, trop peu développée, elle me laisse un arrière-gout d’inachevé, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le « sauvetage » de Jack : certes Hazel a traversé un certain nombre d’épreuves pour rejoindre le château de la terrible Reine des Neiges, mais une fois parvenue chez cette dernière, tout se joue en quelques pages, et il n’y a aucun affrontement avec celle qui est censée être la méchante de l’histoire. Mais ce n’est pas tout : on s’attache aux personnages, et on n’a même pas le droit à une véritable situation finale, dernière étape obligatoire pour un conte digne de ce nom ! Je suis donc un peu déçue par cette fin, qui aurait mérité un petit épilogue …
Malgré ce petit détail, La forêt des cœurs glacés est un petit livre jeunesse que je n’oublierai pas de sitôt : j’ai passé un très bon moment de lecture, sans prise de tête, avec des étoiles plein les yeux. Je le conseille à tous : aux enfants qui aiment lire, aux adolescents qui n’aiment pas trop lire, aux adultes qui ont su conserver leur âme d’enfant. A lire de préférence en hiver, tandis que la neige recouvre le sol, avec un bon chocolat chaud.
En plus d’une situation familiale délicate, Hazel et Jack, deux très grands amis, ont en commun une grande imagination qu’ils mettent à profit pour vivre de belles et épiques aventures auxquelles restent désespérément hermétiques les adultes. Or, un jour, par un malheureux concours de circonstances, Jack change au point de rejeter son amie d’enfance avant de disparaître! Désirant sauvé son ami et leur amitié, Hazel part alors à l’aventure.
J’ai trouvé la première partie du roman qui décrit les situations familiales respectives des deux enfants ainsi que les liens profonds les unissant très intéressante. J’ai été touchée par les situations difficiles que chacun d’entre eux vit, Jack avec sa mère devenue l’ombre d’elle-même et Hazel avec le départ de son père. Difficile également de rester insensible devant la quête d’identité de notre jeune héroïne. J’ai en outre adoré la manière dont Anne Ursu a su décrire la très belle et touchante amitié unissant nos deux héros. Certaines situations m’ont même rappelé des souvenirs d’enfance, époque à laquelle les amitiés revêtent un caractère spécial presque vital.
J’ai également beaucoup aimé assister, dans la deuxième partie, au périple d’Hazel pour retrouver et sauver Jack. Au cours du chemin, notre héroïne affrontera courageusement différents dangers, rencontrera des personnes qui ne sont pas forcément ce qu’elles semblent être, en apprendra plus sur elle-même, réfléchira à la notion d’amitié et aux liens familiaux… J’ai lu cette deuxième partie d’une traite désirant savoir le sort réservé à Jack et la manière dont Hazel arriverait à le sauver.
Au l’issue de cette aventure, j’ai eu le sentiment que les deux enfants ont grandi et compris que si l’imagination est importante, elle n’est pas forcément la solution dans laquelle s’enfermer en cas de difficulté dans la vie.
Enfin, si La forêt des cœurs glacés évoque bien l’univers des contes et de la magie, je n’ai pas trouvé que c’était vraiment une réécriture de la Reine des Neiges, personnage bien loin d’être au centre de l’intrigue. J’ai d’ailleurs regretté son rôle peu important dans le roman et j’aurais adoré qu’elle soit mieux exploitée.
En conclusion, j’ai beaucoup apprécié cette histoire d’amitié hors du commun entre Hazel et Jack ainsi que la place donnée à l’imagination, à la magie, aux contes… C’est un livre jeunesse qui devrait plaire aux jeunes, mais également aux adultes qui pourront, durant quelques heures de lecture, renouer avec leur imagination et leur âme d’enfant.
Une petite pépite !
L'auteur revisite le conte de La Reine des Neiges avec talent. J'ai voyagé, rêvé, suivit Hazel avec plaisir et émerveillement (frayeur parfois). Au delà d'un jolie conte, il s'agit d'un roman qui aborde le fait de grandir, ce que cela entraîne, et la grande question, cela nous empêche-t-il de pouvoir rêver ?
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